En trois énergiques coups de pioche bleue sur la pierre blanche jaillissent des étincelles… Casque jaune sur sa brune chevelure, pantalon noir et chemisier de soie blanche, la présidente Vassal donne en souriant le signal de démarrage du chantier de rénovation du Museon Arlaten. La scène se déroule vendredi 7 octobre 2016 à 18h, au coeur même de ce haut lieu de la culture provençale, fermé depuis 2009.
Rue de la République, à deux pas de l’hôtel de ville, une haute et longue façade de trois étages, percée de 26 fenêtres géantes. Au centre, un balcon dont la rambarde, en ferronnerie ouvragée cerne une silhouette léonine… Au sommet de l’édifice, brille une étoile à sept branches, surmontant l’inscription « Palais dou félibrige. » Cet hôtel particulier est classé monument historique, de même que le collège et La Chapelle des jésuites qui le jouxte.
Témoignages de la vie quotidienne
Le poète Frédéric Mistral (1830-1914) permit ici le regroupement de plus de 38 000 objets témoignant de la vie quotidienne et du labeur en Provence. Meubles, costumes, peintures, outils et objets de culte ou de superstition. Le plus souvent donnés par les habitants, comme autant de preuve d’appartenance. Et avant de mourir, il y a plus d’un siècle, l’écrivain régionaliste confia au Département des Bouches-du-Rhône le soin de préserver ce souvenir anthropologique.
La présidente du Conseil départemental respecte ainsi l’engagement pris en septembre 2015 de rénover et rouvrir ce lieu historique. Après deux ans de travaux, pour un coût de 22,5 millions d’euros, le “Panthéon de la Provence” devrait redevenir accessible au public en 2019. La cour intérieure surplombant des vestiges du forum romain sera bien entendu préservée. Sera proposée au Museon Arlaten une réflexion sur le folklore et les pratiques ethnographiques actuelles ; la Reine d’Arles et sa demoiselle d’honneur, qui assistaient, sous coiffes sophistiquées et splendides robes chamarrées, à la cérémonie de lancement, pourront redécouvrir ici les atours fameux des célèbres arlésiennes. Manadiers et éleveurs de taureaux trouveront aussi la place d’évoquer leurs coutumes et usages.
Bâtir l’avenir
« Avec ce nouvel écrin dédié aux arts et traditions de notre culture provençale », Martine Vassal ne cache pas sa joie de répondre positivement au vœu du Nobel Mistral (1904, pour Mireille, que Charles Gounod mettra en musique). En reprenant son souhait « d’ancrer, à travers le temps, les richesses d’une culture locale et populaire pour mieux bâtir l’avenir ! » Et la dynamique dirigeante du Département ne se bornait pas à ce coup de pioche, puisqu’elle inaugurait, quelques minutes après, la nouvelle exposition Khâemouaset au musée départemental Arles antique (photo Une, capture d’écran . Ici en partenariat avec le musée du Louvre et le British Museum notamment, et où il est même question de jeter un pont entre le Rhône et le Nil !
Reportage réalisé en partenariat avec le Conseil départemental des Bouches-du-Rhône