Depuis la célébration des 20 ans du Groupe Grenade, en 2011, Josette Baïz convie d’autres chorégraphes à transmettre leur travail à ses propres danseurs. Invitation aux chorégraphes femmes avec Welcome, puis aux chorégraphes internationaux pour Guests I et II. Samedi 6 octobre, au Pavillon noir, la chorégraphe aixoise présentait Amor, son nouveau spectacle issu de la collaboration avec huit “nouveaux” complices.
Avec ce programme composé d’extraits d’œuvres emblématiques comme Noces d’Angelin Preljocaj, Les Indomptés de Claude Brumachon ou Welcome to Paradise de Joëlle Bouvier et Régis Obadia, et d’autres, écrites par une nouvelle génération – Aïcha M’Barek et Hafiz Dhaou, Richard Siegal, Sharon Fridman, Ptatrick Delcroix, Claire Lareau et Nicolas Chaigneau -, Josette Baïz, en chef d’orchestre, a offert au public une exploration du coup inédite de la thématique de l’amour. Amor sous toutes ses facettes : de la passion à la mort, de l’humour à la violence. Un concept qui demande aux danseurs d’intégrer des univers forcément différents et qui a livré, ce soir sur scène, de belles découvertes. Des moments intenses ponctués, à la grande surprise du public, d’intermèdes joyeux.
L’occasion pour Gomet’ de poser quelques questions à la créatrice.
Comment s’est fait le choix des chorégraphes cette fois ?
Josette Baïz : Le choix s’est beaucoup fait au ressenti. J’avais envie d’avoir des chorégraphes des années 80 comme les trois derniers et des chorégraphes qui sont plus actuels et qui ont une autre écriture. J’avais envie d’avoir les deux aspects et de trouver des pièces qui évidemment parlaient de l’amour mais de manière extrêmement différente.
Le thème de l’amour était déjà déterminé ?
J.B. : Oui, avant même de faire quoi que ce soit, j’avais déterminé ce thème là. Et après, j’ai cherché. Évidemment, j’en connais ; les trois derniers sont des copains, c’est ma génération et je savais qu’on allait bien s’entendre. Après, dans les jeunes, j’ai vraiment cherché, je les ai rencontrés et, petit à petit j’ai trouvé des choses vraiment intéressantes. Par exemple, Sharon Fridman, je l’ai trouvé sur internet. J’ai regardé cela et j’ai trouvé que c’était tellement exceptionnel. Il est venu ici et c’était extraordinaire de travailler avec lui. Avec Hafiz Dhaou, on avait des connaissances communes, et pour Richard Siegal, on a fait une demande en bonne et due forme. Moi, ce qui m’intéresse, c’est de tuiler les choses avec des intermèdes qui vont nous faire respirer ou évacuer les parties qu’on a vues et qui sont quand même assez fortes. On parle de l’amour, on parle de la passion, de la mort, de sentiments très forts. En cherchant les deux jeunes – Claire Laureau et Nicolas Chaigneau -, je me suis dit que là on avait quelque chose d’intéressant aussi, et que ça allait permettre de faire cette respiration.
Et comment se déroule la distribution ?
J.B. : Ce n’est pas moi qui choisis les danseurs, ce sont les chorégraphes. Il faut qu’ils aient une vraie sensibilité avec eux.
Les chorégraphes sont venus travailler ici ? Sur combien de temps ?
J.B. : En général, la compagnie travaille sur l’équivalent d’un an. Les chorégraphes viennent en résidence. Quand ils ont bien choisi leurs danseurs, je prends le relais et je relie tout ça. La mise en scène et en espace, c’est moi !
C’est aussi une déclaration d’amour à votre compagnie de leur offrir tant de rôles différents ?
J.B. : Clairement. Les chorégraphes leur disent toujours : « Vous avez beaucoup de chance, profitez-en. »
Prochaines représentations
> lundi 9/10 à 20h30 au Pavillon noir, Aix-en-Provence
> mercredi 14/02 à 14h30 et à 18h30 au théâtre de la Colonne, Miramas (MP2018 Quel Amour !)
> mardi 10/04 à 20h30 et mercredi 11:04 à 19h au théâtre du Merlan, Marseille