Le regroupement des acteurs des croisières à Marseille autour de Top Cruise donne des idées. Pourquoi ne pas réaliser une telle association dans le monde de l’hôtellerie et des congrès. « C’est un exemple à suivre » effectivement souligne Frédéric Ammar vice président de la CCI Marseille Provence qui présidait mercredi 15 avril une conférence sur la conjoncture métropolitaine.
Vincent Gaymard, président du groupement des chaînes hôtelières se félicite du chemin parcouru en une dizaine d’années. Marseille bénéficie désormais de nombreux atouts, notamment son parc de chambres d’hôtels haut de gamme, très récent. Et cela va continuer avec 1500 chambres supplémentaires dans les deux ans à venir souligne-t-il. « Un développement hôtelier très fort qui doit s’accompagner d’un développements économique. On a mis en place une charte congrès à Marseille. » se félicite-t-il. Les retombées de 2013 ont eu un impact sur le mix de nationalité. Les étrangers sont plus nombreux et l’été est bien rempli. Mais la conjoncture morose nous rattrape explique encore le professionnel. Les demandes arrivent au dernier moment et beaucoup concernent des chambres double pour faire des économies.
Casadei (Safim) : « Fixer des règles du jeu. »
Catherine Casadei (notre photo), directrice générale de la Safim, opérateur de foire et salons avoue également souffrir de la conjoncture. « Nous continuons à investir et lancer des nouveaux produits. Nous prenons des risques parce que nous sommes convaincus qu’il y a des opportunités dans les salons BtoB sud européens » notamment. Deux exemples : le salon Fooding Sud lancé l’année dernière et Accesecurity qui se déroulait mi-avril 2015. La Safim (détenu par Véolia à 80% et la CCIMP 15% aimerait rénover la partie non refaite du parc Chanot mais n’en a pas les moyens. 40 millions ont été investis depuis 2000 alors que le chiffre d’affaires annuel de la société atteint 17 millions d’euros.
Pour développer le tourisme d’affaires et de congrès à Marseille, il faut que tous les acteurs travaillants ensemble et que l’on fixe des règles du jeu. La dirigeante s’inquiète ainsi de voir chasser sur ses terres des offres émanant du Nouveau Stade vélodrome ou encore de la patinoire, et selon elle, il y a vrai risque de cannibalisation.
Trouver un ou une leader pour tout le secteur.
Nicolas Bodin, responsable du bureau des congrès et directeur adjoint de l’office du tourisme d’Aix-en-Provence est loin des querelles ente Marseillais. Lui joue la complémentarité du site aixois de taille plus modeste mais à « haute valeur ajoutée. » Mais il n’ignore pas les questions fondamentales d’accessibilité et de notoriété pour attirer les salons, congres, conventions ou autres séminaires notamment étrangers. A quand une marque commune pour le territoire ? La question est dans toutes les têtes mais personne n’a encore de réponse.
Pascale Bigo, responsable du bureau des congrès de Marseille et directrice adjointe de l’office de tourisme de Marseille espère déjà l’organisation internationale Icca reconnaitra qu’Aix et Marseille ne forment qu’une seule destination. Ce regroupement permettrait de demeurer en 2ème position française des destinations de tourisme d’affaires derrière Paris. Il restera à trouver une marque et une personne susceptible de fédérer les acteurs. Dans la croisière, l’homme providentiel a été Jacques Truau fondateur du Top Cruise. Dans le tourisme, la métropole cherche encore son ou sa leader. Avis aux amateurs !