Mercredi, la rédaction de Charlie Hebdo a payé un lourd tribut dont personne ne devrait s’acquitter. Celui de la liberté d’expression. L’attentat sanglant, qui a frappé de plein fouet le journal satirique, a coûté la vie à douze personnes : les dessinateurs Cabu, Wolinski, Charb, Tignous, Honoré, les rédacteurs réguliers de l’hebdomadaire Bernard Maris, Elsa Cayat et le correcteur Mustapha Ourad. Sans compter les victimes “collatérales” dont font partie les deux policiers Frank Brinsolaro et Ahmed Merabet, l’agent d’entretien Frédéric Boisseau et l’ancien journaliste Michel Renaud.
Dans toute la région, réactions et hommages de responsables politiques s’enchaînent dans la foulée du drame.
Je suis horrifié. Le terrorisme s’est attaqué au cœur même de l’un des fondements de la démocratie c’est-à-dire la liberté d’expression
— Jean-Claude GAUDIN (@jcgaudin) 7 Janvier 2015
#CharlieHebdo Nous sommes tous en deuil. C’est la Liberté qui est frappée au coeur.
— Michel Vauzelle (@Vauzelle) 7 Janvier 2015
Attérré par l’attentat qui a frappé @Charlie_Hebdo_ . Toutes mes pensées vont vers les victimes et leurs familles 1/2
— Jean-Noël Guérini (@jnguerini) 7 Janvier 2015
Il n’y a pire lâche que celui qui s’attaque à la presse et à ce qu’elle représente 2/2
— Jean-Noël Guérini (@jnguerini) 7 Janvier 2015
L’attentat est le plus meurtrier commis en terre hexagonale depuis 1961. A l’époque, une bombe posée par l’OAS sous un train reliant Strasbourg à Paris avait fait 28 morts. L’assaut de fanatiques dans les locaux de Charlie Hebdo, situés dans le 11ème arrondissement parisien, est relayé d’emblée par tous les médias nationaux et donne ainsi lieu à une vague d’indignation et de soutien incommensurable à l’hebdomadaire. Un cri de ralliement s’impose à ceux qui l’expriment.
— joachim (@joachimroncin) 7 Janvier 2015
Le slogan voit le jour sur twitter à 12h52 dans l’heure suivant l’attentat. Selon le Progrès, on le doit au directeur artistique et journaliste du magazine Stylist, Joachim Roncin. « Ce que je voulais dire, c’est que c’est comme si on m’avait touché à moi. Je me sens personnellement visé, ça me tue quoi », explique celui à l’origine de cette phrase qui va vite devenir un cri planétaire.
La soirée de mercredi donne immédiatement lieu à des rassemblements dans toute la France. Marseille n’est pas en reste et réunit plus de 7 000 personnes sur le Vieux-Port. L’ombrière donne un écho supplémentaire aux salves d’applaudissements ainsi qu’aux cris nourris, “Charlie, Charlie”, soutenant l’hebdomadaire satirique. Certains brandissent leurs crayons vers le ciel en réponse aux armes lourdes des assaillants du journal.
[#Charlie Hebdo] 7000 personnes sur le Vieux Port de Marseille en #photos http://t.co/Cgnlj3TjTi
— La Marseillaise (@lamarsweb) 7 Janvier 2015
#CharlieHebdo Clameur et applaudissements nourris sous l’ombrière du Vieux Port aux cris de Charlie pic.twitter.com/C0MeDA0Ehg
— La Marseillaise (@lamarsweb) 7 Janvier 2015
#Attentat à #CharlieHebdo : des milliers de Marseillais occupent le Vieux-Port http://t.co/kcuNl82aRu #Marseille pic.twitter.com/V9w7YPmbat
— La Provence (@laprovence) 7 Janvier 2015
Marseille est Charlie par france3provencealpes
Les hommages en tous genres auxquels les défunts caricaturistes goûtaient peu leur sont, cette fois-ci, destinés. L’émotion est telle que toute la société se mobilise. Chacun tient à leur dédier une minute de silence.
Marseille: Le métro s’arrêtera pendant une minute en hommage aux morts de «Charlie Hebdo» http://t.co/nwqV08Hbdp pic.twitter.com/fsYIgdyl59
— 20minutesmars (@20minutesmars) 8 Janvier 2015
12 h TGI de #Marseille. Magistrats, avocats, greffiers observent une minute de silence. #jesuischarlie #charliehebdo pic.twitter.com/4WHZqp8TBr
— #NP13 (@Publications13) 8 Janvier 2015
#ChalieHebdo Minute de silence devant la Marseillaise lancée par Sébastien Madau, rédacteur en chef #JeSuisCharlie pic.twitter.com/4udJvsbAGN
— La Marseillaise (@lamarsweb) 8 Janvier 2015
Mais le temps du recueillement a été bref pour quelques élus. Le journaliste Luis Matias Lopez du quotidien espagnol Publico expliquait, dès le lendemain du carnage, que « la France va être confrontée à ses pires fantômes. Cela n’était sans doute pas l’intention des terroristes, mais la première conséquence de son acte est de jeter l’opprobre sur les immigrants et les étrangers ».
La classe politique a diabolisé le FN parce qu’il a eu raison trop tôt. Les Français en paient hélas le prix. pic.twitter.com/VUcUuQNElM
— Stéphane Ravier (@Stephane_Ravier) 7 Janvier 2015
L’attaque contre Charlie Hebdo est un attentat terroriste contre la liberté, contre la France #JeSuisCharlie pic.twitter.com/hbYyZtcleu
— Valérie Boyer ن (@valerieboyer13) 7 Janvier 2015
“@MdameMichu: Ils viennent jusque dans vos bras. Égorger vos fils, vos compagnes! pic.twitter.com/52RcKySgtm”
— Valérie Boyer ن (@valerieboyer13) 7 Janvier 2015
Depuis des décennies, les journalistes de Charlie Hebdo et de son ancêtre Hara-Kiri ont tourné en dérision la terre entière. Peut-être même, riraient-ils de certains qui leur rendent hommage aujourd’hui.
Ce journal fut interdit de parution par le pouvoir politique dans les années 70, suite à la une allusive à la mort de Charles De Gaule “Bal tragique à Colombey”, restée dans la postérité. Il semblerait que les assassins du 7 janvier 2015 aient voulu, eux aussi, faire taire cet organe de presse. Mais cette fois-ci, une censure à balles réelles digne de terroristes. « J’ai tué Charlie Hebdo », peut-on entendre de la bouche d’un des criminels sur les vidéos circulant dans le flot ininterrompu des médias.
Changer le nom d’Hara-kiri en Charlie Hebdo pour pallier la censure de Raymond Marcellin, ministre de l’intérieur de l’époque. Tel avait été le subterfuge de l’équipe du journal pour continuer d’exister. Aujourd’hui, surmonter l’épreuve nécessitera d’autres ressources, humaines avant tout. Au lendemain de l’attentat qui a eu lieu ce mercredi, tous les partisans de la liberté d’expression tentent d’aider à la parution d’un journal décimé par le drame. Gageons que Charlie Hebdo perpétuera sa liberté de ton quoi qu’en disent les intégristes de tous bords.
La page d’accueil du site de #CharlieHebdo a été actualisée avec ce message >>http://t.co/baOSOH7ygw pic.twitter.com/uqPSahL7rV
— Le Parisien (@le_Parisien) 8 Janvier 2015