Au terme d’un copieux rapport de 84 pages, la Chambre régionale des comptes de Paca invite fin avril 2016, Châteauneuf-les-Martigues cette municipalité riveraine de l’étang de Berre à redresser l’état des finances locales. La population vient d’être saisie de ce constat. Les magistrats estiment que « le conseil municipal n’a pas été informé de manière précise, efficace et sincère de la nature des prêts et des risques » induits, lors de la souscription d’emprunts qui vont s’avérer “toxiques”. Les contrôleurs jugent aussi trop élevé le montant des dépenses en ressources humaines. La chambre invite l’actuelle équipe municipale à renégocier la dette communale, supprimer la prime de fin d’année accordée aux agents, vérifier le temps de travail de ces derniers et cesser de subventionner le club nautique médéen.
Plus 15% d’impôts locaux
Le maire sans étiquette, Roland Mouren, qui a mis fin en 2014 à un demi-siècle de gouvernance de gauche à Châteauneuf déplore la gestion irresponsable de ses prédécesseurs. En confirmant qu’un emprunt de 6,6 millions d’euros aura finalement coûté plus de 16 millions aux contribuables, voire le double… Soit une ardoise proche de 1500 € par foyer ! L’élu s’engage à poursuivre « une mise à jour complète de l’inventaire physique et patrimonial de la commune » sur les années 2016 et 17. Et à corriger les dysfonctionnements mentionnés par la chambre des comptes. Dès l’an dernier, l’impôt local fit un bond de 15%.
Le député socialiste moustachu Burroni succède en 2003 à son camarade Henri d’Attilio, qui dirigea la ville durant plus de trente ans (de 1970 à 2003). En réponse aux observations publiées par les experts, il affirme avoir voulu éviter d’alourdir les impôts des 13 500 habitants. Il reconnaît que la ville emploie proportionnellement plus de salariés que d’autres localités comparables (353). En réalité, plus du double, 38 agents pour mille habitants, contre 18 ailleurs, en moyenne.
Le soutien du Département
Burroni écrit encore qu’avant son intégration dans la communauté urbaine MPM (Marseille Provence Metropole), en 2001, « Châteauneuf-les-Martigues était cataloguée, à juste titre, de “commune riche”, en raison d’importantes ressources que lui procurait la taxe professionnelle.» Notamment la raffinerie Total, les carrières, ou Essor Valampe et ses activités marchandes.
Entre 2003 et 2014 (durée de ses mandats), l’équipe Burroni se flatte d’avoir investi 80 millions d’euros, et reçu 25 autres millions du Département des Bouches-du-Rhône. Permettant de réaliser des équipements structurants, tels le pôle culturel, l’hôtel de police ou l’agrandissement du musée. Le parlementaire nie toute volonté de masquer ou de biaiser l’information au cours de sa gestion passée.