Selon une étude de l’Insee, la région Paca se démarque par le nombre de créations d’entreprises. Et cinq ans après leur création, les structures créées sont toujours plus nombreuses que la moyenne nationale, malgré une pérennité plus faible que dans les autres régions.
Avec 132 entreprises créées pour 10 000 actifs en 2010, la région fait preuve d’un dynamisme entrepreneurial supérieur à la moyenne nationale : 86 pour 10 000 actifs. La contrepartie : une fragilité plus grande des jeunes entreprises. Parmi celles créées en 2010, seulement 55% étaient encore actives en 2015, contre 60% en moyenne en France. Le taux de pérennité le plus faible de toutes les régions métropolitaines.
Le constat est donc clair : il faut soutenir les jeunes entreprises. « En ce qui concerne les politiques publiques, l’enjeu dans la région porte davantage sur l’accompagnement que sur l’incitation à des créations déjà nombreuses, explique Jean-Jacques Arrighi, chef de projet à l’Insee. Le soutien à l’accomplissement des formalités administratives arrive en tête des préoccupations des jeunes chefs d’entreprises (41%), devant l’obtention d’un financement (22%) et l’établissement d’un contact avec la clientèle (21%). »
Certaines caractéristiques influencent la viabilité
Toujours selon l’étude de l’Insee, certains facteurs influencent la pérennité de l’entreprise. Le secteur d’activité tout d’abord : la santé, l’enseignement et le juridique sont des domaines plus favorables que la construction, la restauration ou le commerce. La forme juridique pèse pour beaucoup également : une entreprise individuelle est moins pérenne qu’une personne morale. Plus étonnant : le fait de vivre en couple pèse dans la viabilité d’une entreprise. Celle-ci dépend aussi de l’expérience du créateur dans l’activité, de son réseau de clients et de fournisseurs et des moyens investis. « En revanche, le sexe du créateur, sa situation antérieure (chômeur, indépendant, salarié) et son niveau de diplôme n’ont aucune incidence », précise Frédéric Caste, chargé d’études.
Malgré le taux de pérennité plus faible en Paca que dans les autres régions, le solde reste positif. Parmi les 132 entreprises créées pour 10 000 actifs en 2010 dans la région, 73 sont toujours actives en 2015, beaucoup plus que la moyenne nationale de 52. « On apprécie le dynamisme économique d’un territoire à son volume de création mais aussi au solde positif de sa pérennité », explique Pierre Grand-Dufay, président de la commission économie et emploi de la Région.
Etre artisan améliore l’espérance de passer le cap des cinq ans
Organisée en collaboration avec la Chambre des métiers et de l’artisanat (CMA), l’étude de l’Insee révèle que, excepté dans l’hébergement et la restauration, le taux de pérennité des entreprises artisanales est supérieur à celui des autres entreprises. « Lorsqu’on neutralise les effets de structure (moyens à la création ou forme juridique), l’artisan a une chance de passer le cap des cinq ans supérieur d’environ cinq points à celle d’un créateur d’entreprise lambda », indique Frédéric Caste.
Dans l’artisanat, l’obtention des diplômes bac professionnel, brevet professionnel ou brevet de technicien améliorent aussi les chances de pérennité. Hors artisanat, ce n’est qu’à partir d’un Bac+3 que la pérennité à cinq ans est significativement améliorée. « La qualification est l’ADN de l’artisanat, assure Jean-Pierre Galvez, président de la CMAR Paca. L’accompagnement est aussi notre cœur de métier. Nous proposons une offre de services à toutes les étapes de la création d’entreprise : formation, business plan, transition écologique, innovation, structure juridique, etc. »
Les chefs d’entreprise à majorité optimistes
Au bout de cinq ans, les créateurs sont confiants sur l’avenir de leur outil de production : 47% veulent maintenir leur activité, 27% ont l’intention de la développer et moins de 10% déclarent devoir redresser une situation difficile. « Trois créateurs sur quatre ont donc une vision optimiste de leur avenir, contre 68% deux ans plus tôt », précise Jean-Jacques Arrighi. Même s’ils sont peu nombreux à envisager d’embaucher, très peu comptent licencier : 5%.
Bad Buzz ? Seulement 41% des jeunes entreprises disposent d’un site internet, selon l’Insee. Un chiffre en progression cependant, puisque 26% des entreprises de moins de 10 salariés en possédaient un en 2012.