Les équipes de Vasco 2 se félicitent de leurs recherches sur le traitement des fumées industrielles par des microalgues et donnent des éléments sur la préparation d’un Vasco 3. Les 12 partenaires, dont le port de Marseille Fos en coordinateur et le laboratoire Ifremer à l’origine du projet, sont fiers de présenter dans un communiqué les résultats de trois années d’expérimentation dans leur bassin de 100 m2 sur le port. L’ambition générale depuis le lancement de l’idée en 2009 est de créer une filière complète en économie circulaire. Michael Parra, coordinateur du projet, présente les conclusions de Vasco 2 et les ambitions pour le troisième volet.
« Vasco 2 est une réussite »
La partie culture de Vasco 2 a été validée en février 2019. Michael Parra déclare « Vasco 2 est une réussite, on a appris plein de choses et on a eu plein d’opportunités ». Vasco 2 a traité des fumées industrielles, et pas uniquement le CO2, en recyclant aussi grâce aux microalgues les particules et la poussière qui composent les fumées. Kem One, Solamat et Arcelor Mittal, partenaires du projet, rejettent des fumées très différentes car plus ou moins propres. Le traitement par microalgues a marché dans les trois cas. Les cultures ont été réalisées en eau de mer mais Michael Parra annonce « on est revenu sur notre décision ». Il précise « le sel a posé soucis sur les procédés industriels où il faut adapter les équipements ». Des plateformes en eau douce ont ainsi été testées, approuvées et sont envisagées. Vasco 3 est en réflexion au sein d’un groupe de travail d’une dizaine de personnes depuis plusieurs mois.
Des bassins pas forcément sur le port de Marseille Fos pour 2025
Selon le planning du lancement de Vasco, les nouveaux bassins sont prévus pour 2024/2025. La recherche de financement commencera elle dès début 2020. Vasco 3 demandera un budget beaucoup plus conséquent que les deux millions de Vasco 2, avec au moins 20 ou 30 millions d’euros nécessaires. L’Ademe, qui avait financé Vasco 2 à hauteur de 50%, est toujours intéressée mais des discussions ont aussi lieu hors des 12 partenaires initiaux du projet. Les scientifiques cherchent des financements plutôt français, car pour obtenir un soutien au niveau de l’Europe il leur faudrait construire une nouvelle équipe européenne cette fois ci.
Les chercheurs veulent disposer d’hectares de culture de microalgues sur plusieurs sites et avec plusieurs types de fumées afin de pouvoir montrer les capacités d’adaptation de Vasco. Les membres du projet se posent maintenant la question du rendement possible, étant donné que la preuve de la faisabilité a été apportée. « Vasco 3 n’est pas contrait qu’au territoire portuaire de Fos » précise Michael Parra. Plusieurs industriels ont montré leur intérêt pour accueillir des bassins de microalgues. Des discussions ont notamment eu lieu avec ArcelorMittal, le groupe Lafarge ou un cimentier à Dunkerque. L’objectif pour Vasco 3 n’est pas de créer une solution universelle mais de mettre en place une réponse adaptable sur un maximum de sites.
Des débouchés plus larges que le biocarburant
Sur la question des débouchés du traitement des fumées par microalgues, les équipes souhaitent toujours travailler sur du biocarburant mais plusieurs autres utilisations sont aussi envisagées. Parmi elles se trouvent le biogaz, le bioplastique et la production de composants des microalgues comme l’huile ou les protéines utilisables dans la chimie verte ou les cosmétiques. Vasco 3 a ainsi l’ambition de devenir une société de projets qui commercialisera des solutions pour traiter les fumées et revendre les productions des microalgues. Vasco 3 souhaite selon Michael Parra « aller au-delà de l’ambition du début ».
Liens utiles :
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>Les partenaires, le calendrier et le financement de Vasco2 sur la zone Fos-Berre