Le plus grand projet d’aménagement urbain de la métropole, Euroméditerranée, continue, 20 ans après son lancement, à transformer Marseille et à multiplier les projets. Le périmètre qui s’étend désormais vers le nord, Euroméditerranée 2, prolonge et accentue la promesse de l’Etablissement public d’être un pôle d’attractivité métropolitaine et d’innovation territoriale. Le numérique est bien évidemment appelé aux avant-postes pour explorer les limites du possible (cf communiqué ci-dessous d’Eiffage sur Smartseille avec Orange).
[pullquote]« J’ai une présidente qui parle trop »[/pullquote] Sur Euromed 2, les outils numériques sont aussi présents dans la phase de concertation. Les makers associés à Bouygues vont animer le projet tout au long de son développement avec force fablab et ateliers de co-construction. Le futur projet de transformation d’une partie du site du marché aux puces pourrait laisser la part belle aux start-up et autres espaces-tiers lieux numériques.
Laure-Agnès Caradec, la présidente d’Euroméditerranée ne cache pas que « le volet économique se décline avec une orientation nouvelles technologies. On est en train de réfléchir et de voir ce qui se passe ailleurs, notamment ce qui se passe à la halle Freyssinet, comment éventuellement sur Euroméditerranée on pourrait avoir un bâtiment qui puisse faire office d’incubateur de taille suffisamment importante pour que cela permette de développer une économie locale, éventuellement en partenariat avec les universités car ça va de pair. Freyssinet crée un incubateur et une école, l’Ecole 42. L’idée est de s’inspirer de ce modèle » lâche Laure-Agnès Caradec, contrariant au passage le directeur général François Jalinot. « J’ai une présidente qui parle trop » s’exclame-t-il, alors qu’elle évoque ces références parisiennes. Mais au passage, sa réaction accrédite l’existence de véritables discussions avec Xavier Niel, l’inspirateur de la Halle Freyssinet et de l’Ecole 42.
François Jalinot confirme ensuite : « Dans les axes importants de support au développement des entreprises, l’idée est d’avoir un incubateur pour les start-ups qui soit vraiment d’une dimension régionale voire internationale. Actuellement on a un certain nombre d’opérations. Vous connaissez PFactory, vous connaissez l’incubateur de la Belle de Mai, vous connaissez des centres de co-working un peu à droite à gauche… Il n’y a rien qui soit dimensionné à l’échelle de cette région. Parmi ces projets, effectivement les gens de chez Niel, de l’Ecole 42, ont été approchés mais d’autres aussi. L’idée est qu’Euroméditerranée soit très attentif pour accompagner ce projet. On a toutes les solutions immobilières qui vont bien, on a une boîte à outils qui permet de répondre à ce type de sollicitations. » [pullquote]On marche un peu sur des oeufs. Ce sont des opérateurs très prudents.[/pullquote]C’est au tour ensuite de Jean-François Royer, le directeur du développement, de venir expliquer plus avant la situation. « On marche un peu sur des oeufs. Ce sont des opérateurs très prudents. La spécificité de l’Ecole 42 est d’être une école gratuite avec une sélection qui ne se fait pas sur diplômes. Il y a une dimension d’inclusion sociale qui est intéressante pour Euroméditerranée qui « re-fabrique de la ville. » Nous avons déjà sur le périmètre Euroméditerranée, des écoles de design, d’ingénieurs, des accélérateurs, des pépinières, des incubateurs. On a déjà créé un écosystème attractif vis-à-vis des entreprises de l’extérieur, et aussi pour accompagner le développement de l’économie locale. Le lien avec l’université est de ce point de vue très important. » Jean-François Royer cite en exemple le travail du chercheur Nicolas Lévy sur la progeria et « le projet très ambitieux dénommé Goptis. »
Depuis le déjeuner de presse de ce début février 2016, Laure-Agnès Caradec est partie visiter à Paris la Halle Freyssinet et l’Ecole 42 pour s’en inspirer. Mais rien ne dit que Xavier Niel finisse par investir à Marseille. De nombreux investisseurs sont intéressés par le potentiel marseillais. Comme le soulignait Jean-François Royer, les locaux pour les travailleurs à distance ou de passage se multiplient.
Le hangar J1 pourrait être un lieu extraordinaire pour accueillir les entreprises numériques alors que tous les acteurs s’accordent à dire qu’il manque dans la métropole, et en particulier à Marseille un « bâtiment totem » en bord mer pour la French tech. En attendant, l’association Aix Marseille French Tech pourrait bien trouver ici (photo ci-dessous) une terre d’accueil pour s’implanter. Un local est disponible sur la place la Minoterie, en face du théâtre. Une implantation stratégique en attendant de disposer d’un belvédère sur les quais ?
L’îlot Allar : « des usagers connectés grâce à des solutions évolutives et numériques »
Le démonstrateur Allar, préfigurant les usages et les applications de la ville durable méditerranéenne explore les nouvelles possibilité de la smart city. Dans un communiqué, Eiffage qui assure la maîtrise d’ouvrage du site explique ses choix.
« Eiffage a choisi de s’appuyer sur les savoir-faire d’Orange pour piloter la mise en place de l’ensemble des solutions numériques du quartier témoin smartseille :
> Une infrastructure réseau globale « très haut débit » : socle des services numériques du quartier démonstrateur et desservant notamment l’ensemble des logements et des bureaux ;
> Une couverture Wi-Fi des espaces publics : en libre-service pour tous ;
> Des services innovants qui simplifient le parcours du résident, participent au développement du lien social et incitent au partage de ressources : e-conciergerie, affichages dynamiques, bornes interactives, parkings partagés ;
> Un portail web et mobile communautaire : lien fédérateur de l’ensemble des services du quartier, ce portail servira également de plateforme d’échanges entre les habitants et de la vidéosurveillance.
Ce partenariat témoigne de l’engagement des deux sociétés à s’investir dans les villes intelligentes en faveur des habitants. La société Mios complète le dispositif en amenant son expérience et sa compétence dans le contrôle d’accès à l’échelle du quartier et via des tablettes installées dans chaque appartement à fonctions multiples : visiophones, accès aux différents services, suivi énergétique. »Notre série : Euroméditerranée, les grands enjeux de 2016
Euroméditerranée 2016 (1/5) : Euromed’ 2 entre en phase active
Euroméditerranée 2016 (2/5) : piscine, aquarium, casino, arena, grande plaisance… des projets en réflexion
Euroméditerranée 2016 (3/5) : Mourepiane, rue de la République, Dock des suds… des dossiers sensibles
Demain : Euroméditerranée 2016 (5/5) : Gouvernance, marché de l’immobilier, Villa Méditerranée,… on ne s’ennuie jamais à Euromed’ !