Le doute n’était (presque) plus permis. Et il n’a fallu que quelques secondes pour définitivement lever le voile sur le nom de la ville qui accueillera les Jeux Olympiques en 2024. Les yeux rivés sur l’écran, en direct de Lima au Pérou, la foule de Marseillais(e)s, élus, sportifs, acteurs du monde économique… serrés dans la salle des délibérations de l’Hôtel de Ville, ont accueilli la décision du CIO avec des applaudissements nourris. Paris recevra les JO en 2024 ! « Un choix gagnant », pour Jean-Claude Gaudin, permettant ainsi à Marseille de devenir, le temps de cette manifestation sportive planétaire, la capitale de la voile.
Un événement historique pour la ville de Marseille
Un événement historique pour la cité phocéenne, puisque « Paris avait déjà organisé les Jeux Olympiques de 1900 et de 1924, mais c’est bien la première fois que Marseille y sera associée », a exprimé le maire de Marseille, en présence du préfet de région, Stéphane Bouillon et du président de la Fédération française de voile, Nicolas Hénard. Instant d’émotion. Moment de fierté surtout « après ces deux années de travail intensif aux côtés des membres fondateurs de cette candidature, l’Etat, la Région Ile-de-France, le comité national olympique sportif et la ville de Paris », a rappelé Jean-Claude Gaudin. Nul doute que Marseille « portera haut les couleurs de la France ».
Après Marseille, capitale européenne de la culture en 2013, l’Euro 2016, la capitale européenne du sport cette année, les JO en 2024 constituent un challenge mais également une reconnaissance supplémentaire pour la ville, qui entre ainsi dans le « club prisé des cités olympiques ». C’est dire désormais le poids que représente une telle candidature et naturellement l’obligation d’éviter tout naufrage. « Mais je crois qu’avec la qualité des équipes que nous avons à Paris, à Marseille, avec les associations et bien sûr la population marseillaise, nous aurons toutes les réussites possibles et imaginables, espère Didier Reault, qui a porté avec passion ce dossier, loin d’être gagné d’avance, aux côtés de Richard Miron, adjoint aux sports.
20 à 25 millions d’investissement
Si le cap est donné, d’autres étapes vont se succéder. La première : les travaux sur la base nautique du Roucas-Blanc conformément aux exigences du CIO. « Ceci dit beaucoup ont été fait depuis une dizaine d’années en prévision de ce dossier », poursuit Didier Reault. Des adaptations et de la modernisation uniquement donc. Après des études, les travaux devraient débuter en 2019-2020, pour commencer à accueillir les équipes qui participeront à ces jeux, à partir de 2020, après Tokyo. Marseille sera tournée durant une dizaine d’années vers l’olympisme puisque jusqu’à 2030 elle poursuivra l’accueil d’équipes internationales.
20 à 25 millions d’investissement sont prévus pour réaliser les aménagements nécessaires ; puisque si le CIO prend en charge toutes les compétitions, elle laisse aux villes le soin de recevoir ces compétiteurs dans les meilleures conditions. « On sera prêt et on mettra à l’honneur la ville de Marseille », affirment Didier Reault et Richard Miron, juste avant que les toiles ne se déroulent sur la façade de l’Hôtel de ville laissant apparaître l’inscription « A nous les jeux ».
Avec les #JO2024 l’agenda de la mobilité métropolitaine devient l’agenda de la mobilité olympique! @AMPMetropole #ANousLesJeux
— Jean-Pierre Serrus (@jpserrus) 13 septembre 2017
Au-delà de contribuer à l’image de marque pour la Ville, une fois encore promise à une exceptionnelle affiche médiatique, les Jeux représentent incontestablement un booster pour l’attractivité touristique et économique du territoire. Ils peuvent permettre à la Ville de Marseille et la Métropole Aix-Marseille Provence de considérablement rattraper leur retard dans le domaine des transports. Les élus et notamment la présidente du Département des Bouches-du-Rhône espèrent que le Gouvernement débloquera les crédits nécessaires, comme pour le Grand Paris, pour résoudre cette problématique. C’est ce qu’ils rappelleront au président de la République attendu à Marseille le 21 septembre. En attendant la cagnotte, Marseille fête ses jeux, sans poker, ni roulette, mais avec… les as de la voile.
Les réactions.
Dominique Tian, premier adjoint au maire de Marseille et Renaud Muselier, président de la région Paca étaient tous les deux à Lima au Pérou aux côtés de Tony Estanguet, pour assister à la désignation de Paris comme ville d’accueil des Jeux Olympiques en 2024.
« Un formidable accélérateur de croissance ». « Nous l’avons rêvé, c’est fait! » s’est félicité Dominique Tian. Cette victoire historique peut procurer aux Marseillais un immense sentiment de fierté et de joie. C’est la récompense du travail de notre équipe municipale et de ses partenaires autour de Jean-Claude Gaudin pour accueillir les épreuves de voile et les rencontres de football. C’est bien la preuve que le jeu collectif finit toujours par l’emporter. Après l’Euro 2016 et en notre année de capitale européenne du sport 2017, notre ville entre ainsi dans le cercle très étroit et très convoité des sites olympiques. Ce nouveau statut s’appuiera sur des équipements dignes d’une grande métropole avec le stade Orange Vélodrome et une marina olympique sur la base nautique du Roucas Blanc au profit des athlètes et de tous les pratiquants de voile. A partir d’un budget totalement maîtrisé, la Ville et ses partenaires espèrent d’importantes retombées médiatiques, économiques et touristiques pour tout notre territoire. Avec beaucoup d’émotions à vivre pour les athlètes et les spectateurs, les JO 2024 seront un formidable accélérateur de croissance pour Marseille et notre Métropole. »
Un plan voile et nautisme « ambitieux » en 2018. « Nous nous réjouissons avec Christian Estrosi de cette nomination qui est une formidable opportunité pour Marseille, Nice et la région Provence-Alpes- Côte d’Azur. Les athlètes de tous les pays pourront se mesurer au cœur de l’un des plus beaux plans d’eau du monde et dans les magnifiques stades de Marseille et de Nice. La Région que je préside prendra toute sa place dans l’organisation de ces épreuves. J’entends faire de l’accueil des Jeux dans nos deux grandes villes un accélérateur de développement de tous les territoires Provence-Alpes-Côte d’Azur. En 2018, nous lancerons notamment un plan voile et nautisme ambitieux pour accompagner tous nos clubs. Le déroulement de ces épreuves en Méditerranée donnera une nouvelle impulsion à la croissance et aux emplois et permettra à la région Provence-Alpes-Côte d’Azur d’étendre son rayonnement à l’international. Avec 3,7 milliards de téléspectateurs, le monde entier aura les yeux rivés sur notre région » déclare Renaud Muselier.