Martine Vassal, la présidente du Conseil départemental a vivement réagi cette après-midi aux informations diffusées notamment par Le Monde évoquant une piste criminelle pour expliquer les deux explosions et feux qui ont eu lieu à partir de 3h du matin à l’usine Lyondell Basell à Berre l’Etang. « J’ai pris connaissance avec stupéfaction des informations selon lesquelles un acte malveillant serait à l’origine de l’incendie dans l’usine pétrochimique LyondellBasell à Berre-l’Etang. »
« Je condamne avec une grande fermeté cette intention criminelle qui aurait pu mettre en danger la santé de plusieurs milliers d’habitants de notre département. Je tiens à saluer tout particulièrement la diligence et l’efficacité avec lesquelles les sapeurs-pompiers du Sdis des Bouches-du-Rhône ont maîtrisé l’incendie dans la nuit de lundi à mardi. Enfin, il appartient désormais à la justice de faire toute la lumière sur les causes de ces deux explosions. »
Le journal Le Monde citant des sources proches de l’enquête : Pour les enquêteurs, la thèse d’un « acte malveillant » est privilégiée. « Selon les premiers éléments de l’enquête, la probabilité que ces deux incendies de cuves distantes de 500 mètres puissent être accidentels est très faible », a affirmé une autre source proche de l’enquête. Le parquet d’Aix-en-Provence a annoncé lors d’un point presse en début d’après-midi l’ouverture d’une enquête pour « destruction par incendie ».
« Un acte malveillant est une hypothèse sérieuse »
« Le parquet d’Aix a décidé d’ouvrir une enquête pour déterminer les circonstances et les causes de ce double incendie. Pour l’instant, elles restent inconnues puisque nous n’avons pas pu procéder aux premières constatations », a déclaré le vice-procureur d’Aix-en-Provence Rémy Avon, lors du point presse, rapporté par l’AFP et qui se déroulait à proximité du site appartenant au groupe Lyondell Basell. « Un acte malveillant est une hypothèse sérieuse », a en revanche confié à l’AFP une source proche du dossier. « Selon les premiers éléments de l’enquête, la probabilité que ces deux incendies de cuves distantes de 500 mètres puissent être accidentels est très faible. Les enquêteurs privilégient la thèse d’un acte volontaire », a affirmé une autre source proche de l’enquête toujours citée par l’AFP.
Pas de risques pour la santé des habitants
Suite à l’action coordonnée des moyens mis en œuvre par l’exploitant et les sapeurs pompiers du Sdis 13, l’incendie du bac de naphta sur le site Lyondell Basell a été éteint depuis 11h30, après une réduction progressive du panache de fumée depuis 10h30 a expliqué la Préfecture. Les moyens sur place étaient les suivants: 3 camions mousse de l’exploitant, 1 camion mousse du Sdis, 1 bras articulé, 120 pompiers et une vingtaine de véhicules.
« Selon l’analyse de la Casu (Cellule d’Appui aux Situations d’Urgence du Ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie), mobilisée par le Préfet dès le début de l’incendie, les fumées sont composées de monoxyde de carbone (0,1%) et de dioxyde de carbone (1%), d’hydrocarbures variés, de gaz irritants (Nox, Sox) en très petite quantité, et de suie en grande quantité » observe la préfecture dans un communiqué.
« L’ensemble de ces produits présents dans le panache sont dilués dans le déplacement atmosphérique. Ce type de combustion ne présente pas, selon la Casu, de risque de toxicité sauf en cas d’exposition de longue durée, ce qui n’est pas le cas compte tenu de l’orientation du vent, et de la durée relativement limitée de l’émission. L’Autorité régionale de santé, présente au Centre opérationnel départemental (COD) en Préfecture, confirme l’ensemble de ces éléments. Les relevés d’AirPaca sur plusieurs stations de surveillance de la zone ne présentent pas de situation anormale de pollution attribuable à l’incendie (aucun impact sur les capteurs).
Un arrêté de mesures d’urgence sur le site
Michel Cadot, Préfet des Bouches du Rhône, Préfet de la région Provence Alpes Côte d’Azur, Préfet de la zone de défense sud a prescrit à l’exploitant Lyondell Basell un arrêté de mesure d’urgence: « Mesures conservatoires liées à la mise en sécurité des installations, rapport d’accident détaillé et remise d’une étude sur l’impact environnemental et sanitaire du sinistre. En complément, l’inspection des installations classées va procéder à une évaluation complète et approfondie de l’ensemble des conséquences de ce sinistre pour le site. »
(Illustration : photo préfecture des Bouches-du-Rhône)