Héritier des musées parisiens de l’Homme, d’Ethnographie et des Arts et traditions populaires, le Mucem – Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée – ne conserve désormais pas moins d’un million d’objets, images et ouvrages de toutes sortes. Du biberon à l’ancienne au char de carnaval, du lit clos au tambour de village : quelques uns de ces éléments les plus significatifs sont exposés rue Clovis Hugues, à deux pas de la gare Saint-Charles et de la friche, du 22 mai au 31 janvier 2019.
Autant de pièces indestructibles et inaliénables, témoins de la vie quotidienne, des croyances comme des activités sportives ou artisanales, rurales, politiques et ludiques. Cette gigantesque collection est stockée et entretenue à la Belle de mai, au CCR, Centre de conservation des ressources du Mucem. En dépit des rumeurs malveillantes, lors de sa création, voici un lustre, le Mucem n’a jeté à la mer ni armoire normande, ni sabot breton, pas même un béret basque.
Élargissement du champ
L’établissement y puise à loisir lors de ses présentations temporaires, il prête aussi aux autres lieux d’exposition. Le grand public peut solliciter l’accès à ces réserves, voire contribuer à leur enrichissement par don ou legs.
Depuis 2013, les spécialistes étendent le champ de leurs recherches à tout le bassin méditerranéen. En cinq ans, plus de 1700 objets ont été ainsi acquis par le Mucem, presque un par jour ! Des bracelets berbères et des vidéos de cortèges protestataires, mais aussi des pipes venues de Turquie ou ces sacs bricolés sur l’île grecque de Lesbos, à partir de gilets de sauvetage découpés.
Poutre de la Mecque
A découvrir ici un manteau de femme syrienne, une bétonnière albanaise multicolore, ou là, une poutre de porte venue de la Mecque et une grande marionnette sicilienne.
Chaque année, le Mucem dépense 400 000 € pour ces apports, en surveillant aussi ce qui peut circuler sur les marchés de l’art ou de la brocante.
Enquêteurs-collecteurs en mission
Faute de ces ajouts réguliers et pertinents, une collection s’éteint et meurt, déclarent les conservateurs de ces coulisses de nos mémoires. En valorisant une démarche originale pratiquée ici, celle d’expédier sur le terrain (vers la trentaine de pays riverains de la Méditerranée ), des enquêteurs – collecteurs voués à un projet précis. Par exemple les symboles religieux, ou les habitudes alimentaires. Chaque objet ainsi « cueilli dans son jus », et muni d’un contexte chargé de sens, qui pourra un jour être publiquement exposé et valorisé.
Informations pratiques
> “5 ans déjà ! Acquisitions du Mucem depuis 2013”, du 22 mai au 31 janvier 2019
> du lundi au vendredi de 9h à 17h
> Entrée libre
> Centre de conservation des ressources du Mucem – 1, rue Clovis Hugues – Marseille 3e