Jean-Marie Le Pen a choisi, en marge de l’université d’été du FN, de réunir ses amis autour d’un repas « républicain » à Château-Gombert, le 5 septembre. Le roi déchu savait-il, en choisissant ce village marseillais, que Gilbert et Anne-Marie Collard y ont longtemps vécu, dans une jolie maison cernée d’un jardin. L’avocat aimait – c’était avant qu’il ne devienne un gars de la Marine – y faire découvrir à ses visiteurs une machine à écrire qui avait, selon lui, appartenu à Ernest Hemingway. Le Pen serait tombé – peut-être – en admiration devant l’objet, même si on ignore s’il a apprécié ou même lu… « Pour qui sonne le glas ».
Paris avant Marseille
Les statues aux yeux bandés, ont beaucoup défrayé la chronique à Marseille au début du mois d’août. On attribuait, dans La Provence, cette initiative à Blind Symbols, une mystérieuse organisation qui aurait eu l’ambition d’attirer ainsi l’œil des passants sur les œuvres d’art. Fin juillet nous avions photographié pour notre part… à Paris, la statue de Molière – sise sur la fontaine entre la rue Richelieu et Molière – et nous n’avions pas remarqué alors une émotion particulière dans la capitale sur cet habillage silencieux. Ils sont blasés ces Parisiens.
Trompe l’œil du touriste
C’est incontestable et quelques acteurs économiques concernés l’admettent, les touristes sont attirés de plus en plus par Marseille. Année de la Culture, Mucem, aménagements du Vieux-Port concourent sans contestation à cet élan. Certaines enseignes comme les Galeries Lafayette et leur rez-de-chaussée gustatif participent à cet essor. Il reste en revanche beaucoup à faire. Avec des horaires de visites étriqués au Mucem, une signalétique insuffisante dans la ville, une hygiène encore en berne, des services approximatifs et une rue de la République où les trompe-l’œil ne trompent personne, puisque les boutiques fermées sont pléthoriques.
Gérard et Jean-Claude, même bobine ?
Si on ne le sait pas c’est qu’on le fait exprès. Une série évoquant Marseille, son milieu politique, ses méthodes, son folklore sur un script du prolifique Dan Franck, a commencé à se tourner. On y verra Gérard Depardieu en premier magistrat. La ressemblance avec tout personnage connu sur les rives du Vieux port s’arrête là. D’abord parce que le vrai maire, Jean-Claude Gaudin, préfère le Vatican au Kremlin, ensuite parce qu’à part un tour de taille généreux il ressemble très peu au héros des Valseuses, enfin parce que s’il y avait des histoires troubles dans la gouvernance marseillaise cela se saurait. Heureusement que Netflix n’a pas mis Aix dans le scénario sinon la production aurait contacté Mimie Mathy pour jouer « la dame d’Aix » comme Gaudin appelle son « amie » Maryse Joissains.
Une presse radicale
Il y avait une rencontre importante à Aix ce week-end. Le parti radical réunissait ses troupes, en vue des régionales et de 2017. Il y avait aussi un spectacle affligeant à Marseille. Les Le Pen jouaient dans une pièce de boulevard : « je t’aime, moi non plus ». Devinez où se sont rendus une cinquantaine de journalistes. A Aix ? Perdu. Et il y a encore au FN des militants pour gueuler que la presse ne s’intéresse pas à eux.
Moment de grâce
La fête de la mer n’a pas eu lieu. Trop de vent. Des bribes ont quand même été offertes aux Marseillais et aux très nombreux touristes. La Marine Nationale a fait le déplacement de Toulon pour faire jazzer sous l’ombrière. Et puis entre mairie et Bonne Mère un instant magique avec « Pianocéan”. Marieke Huysmans-Berthou son piano droit calé à l’arrière de son voilier, sa voie et des ballades corses, celtes, islandaises pour nous embarquer quelques minutes lumineuses dans son tour du monde. Elle est partie avec sa copine Anne-Lise Le Pellec pour dix ans. A chaque continent abordé correspondra un CD. Les filles vous êtes épatantes. C’est pas la mer qui prend l’homme… aux tripes c’est vous.