Les murs ont la parole
On le sait depuis que quelques garnements ont proclamé (c’était au siècle dernier) qu’il est interdit d’interdire, les murs ont pris la parole. Aux oubliettes la loi de 1889 qui menaçaient ceux qui l’affichaient mal. Beaucoup de peinture est passée depuis sous les ponts et ils sont rares, à Marseille et dans le département, les murs qui peuvent prétendre être d’origine. On voit poindre pourtant (notre photo) quelques tentatives pour ressusciter des niches abritant mère à l’enfant et autres saints ou christ. On appelle cela aussi un oratoire urbain. La religion reprendrait-elle la parole comme l’avait prédit Malraux ?
Ca va mieux en le montrant
Aux bouchons provoqués dès le début des travaux d’aménagement du quai Rive Neuve sur le Vieux-Port (photo à la Une), ont répondu un concert de protestations et de coups de klaxon. Les services de communication de MPM se sont empressés de répondre aux mécontents que les réseaux sociaux, le site de la métropole, ou encore les médias locaux avaient largement annoncé les désagréments qu’allait provoquer cette deuxième tranche attendue de l’embellissement du Vieux-Port. Il n’avait sans doute pas prévu, les communicants, que pendant les vacances et hors de Marseille les Marseillais essaient d’oublier leur ville et ses encombrements. Et puis il avait été dit, promis, juré que la rue Breteuil retrouverait sa fluidité pour permettre justement aux automobilistes d’échapper au piège. A l’utiliser tous les jours et à faire du gymkhana entre les voitures stationnées abusivement, nombreux sont ceux qui mesure qu’il y a des kilomètres (de bouchon) entre la communication et la réalité. Il faudrait peut-être revenir, puisque la galère va durer jusqu’en mai 2016 (minimum), à de bons vieux panneaux bien lisibles. A être stoppé autant avoir quelque chose à lire.
La télé rend fou
C’était il y a longtemps. Le sémillant Me Gilbert Collard qui ferraillait alors dans une histoire sordide de divorce chez les Le Pen donnait une conférence à l’école de journalisme de Marseille. A court d’arguments et répondant à des étudiants relativement insolents (un compliment pour des futurs journalistes) Collard leur fit ce bel aveu : « la télévision rend fou, j’en suis un exemple ! ». Du coup on comprend mal sa charge cette semaine sur le plateau de Bruce Toussaint (I télé) dans laquelle il s’en est pris à plusieurs reprises aux journalistes. A Marseille, ceux qui l’ont côtoyé au temps où il n’était pas encore d’extrême droite, savent combien il aimait leur compagnie, la recherchait, la suscitait. Comme le disait le maréchal Pétain, les Français ont la mémoire courte.
Tomber dans le panneau
Les affiches électorales fleurissent puisque les panneaux officiels ont déjà été installés autour des futurs bureaux de vote. Désigner les futurs représentants à la Région ne semble pas pour le moment être la préoccupation la plus partagée. Parmi ceux qui ont néanmoins dégainé les premiers Les Républicains. Les écolos vont encore dire que l’on massacre des forêts pour pas grands chose. En même temps on peut constater que les militants de Sarkozy sont de bons camarades. En dehors des bobines de leurs candidats locaux, ils collent sur les panneaux de grandes affiches quasiment blanches avec le seul logo très stylisé de la nouvelle UMP : Les Républicains. Une appellation qui peut convenir à tout le monde – en tout cas ceux qui défendent avec sincérité les valeurs de la République – et donc des affiches qui peuvent être squattées sans coup férir. A vouloir trop étreindre on étouffe parfois.
Paradis ou enfer
Les responsables du commerce marseillais commencent à réagir. La multiplication des zones de chalandise (Les Docks vont être inaugurés avec cinquante commerces) n’est pas forcément un gage de réussite pour les nouveaux venus. Les grandes enseignes sont en train de laminer les petites et le commerce traditionnel est voué, tôt ou tard, au dépôt de bilan. La rue Paradis dans sa partie basse (de la place Estrangin à la chambre de commerce) autre fois symbole d’une certaine réussite de Marseille, connait de graves difficultés. Ses trottoirs improbables et sa circulation lourde n’arrangent pas les affaires. Il est difficile par ailleurs de déplacer les populations de consommateurs. Autre exemple. Deux magasins et un même actionnaire principal. Monoprix sur le premier Prado (près du parc Chanot) et Casino au niveau du David sur le second Prado. Le premier ne désemplit pas, dispose d’un personnel suffisant, propose des services convenables, comme la livraison à domicile. Le second est souvent désert, peu de personnel, et un service livraison à la vas-y comme je te pousse. Deux quartiers opulents, deux situations commerciales différentes. Une économie fragile à bousculer avec modération.