Le réseau Africalink tenait mardi 26 février 2019 sa première assemblée générale. Du petit noyau d’entreprises volontaires réuni à l’appel de la Chambre de commerce en 2018, le réseau entrepreneurial Africalink atteint 108 membres, tous entrepreneurs, cooptés par les fondateurs. En une année avec une structure « light » le réseau a créé quatre comités, en Côte d’ivoire, en Mauritanie, au Sénégal et au Maroc.
Pour s’adapter aux réalités locales, ce réseau a choisi de nommer dans certains pays des « ambassadeurs », c’est le cas en 2018 en Guinée Bissau et en Somalie. L’année passée, le réseau s’est associé à 18 missions à l’international et a participé à 16 manifestations. Le rythme s’accélère en 2019 avec déjà 12 missions programmées et surtout la création de comités ou la nomination d’ambassadeurs au Cameroun, au Ghana, au Bénin, au Kenya, en Éthiopie, en Tunisie et au Togo. «Nous sommes bien implantés en Afrique francophone, mais nous devons aller aussi vers l’Afrique anglophone ou lusophone», souligne le bureau.
Le réseau souligne le président Yves Delafon est soutenu par deux institutions, la Métropole et la Chambre de commerce, mais « il est managé par des entrepreneurs, pour des entrepreneurs ». Le trésorier Panaiotis Liolios a ainsi calculé que les membres ont versé 23 500 euros de cotisations et surtout ont apporté en frais de déplacement et en journées d’intervention ou de mission l’équivalent comptable de 63 500 euros.
Christophe Modica, vice-président, très investi au Sénégal, patron d’une coopérative industrielle y retrouve son compte : « j’ai pu tisser un réseau tant avec des entrepreneurs de notre région qu’au Sénégal beaucoup et beaucoup plus vite qu’avec toute autre méthode ».
2019 doit être l’année de la reconnaissance. Avec d’abord un dossier que porte plus particulièrement Frédéric Ronal, banquier, vice-président de la CCIMP d’une Maison de l’Afrique. « Il nous faut un totem, un lieu de rencontre, d’exposition, de réception, qui soit à la hauteur de nos ambitions » souligne Frédéric Ronal. Cette maison qui doit trouver sur le marché son équilibre économique liera business, restauration, culture et sport.
Nouveaux partenaires : 2019 doit aussi être l’année de la reconnaissance
2019 doit aussi être l’année de la reconnaissance par des partenaires qui sont aujourd’hui intéressés par le réseau, mais ne le soutiennent pas encore, c’est le cas de la Région Sud. Mais aussi et surtout des grands partenaires institutionnels du développement que sont l’AFD, l’Union européenne, la Banque africaine de développement ou la Banque mondiale.
Réitérant ses arguments exposés dans une contribution à La Tribune, Yves Delafon insiste : il ne faut plus parler d’aide, mais d’investissement. « Nous assistons, depuis quelques années, à l’apparition d’une nouvelle classe d’entrepreneurs motivés et résilients. Créateurs de PME, donc d’emplois, ces entrepreneurs sont « le chaînon manquant de l’émergence », et leur multiplication sera le garant, non seulement d’une diversification indispensable à un développement durable, mais aussi de l’arrêt des migrations dramatiques que nous connaissons. Leurs besoins en capital sont spécifiques. Les systèmes de financements disponibles sont inadaptés à ces acteurs émergents. En effet, les montants concernés, entre le « love money » de départ (économies, familles, amis) et les possibilités existantes (au-delà d’un à deux millions d’euros), sont quasi inaccessibles auprès des acteurs financiers publics ou privés. »
Africalink souhaite s’investir dans un programme ambitieux qui invente des solutions nouvelles pour apporter des modalités concrètes de financement de la PME en Afrique, ce besoin qui va de 50 000 euros à 500 000 et qui n’intéresse que très peu d’institutions à ce jour.
Pour son AG, Africalink, accueillie au Sky Center a reçu le soutien de ses partenaires naturels, la Chambre de commerce et d’industrie Marseille Provence avec son président Jean-Luc Chauvin, Jean Roatta pour la Ville de Marseille et Didier Parakian pour la Ville et la Métropole.