Christine Saunier-Ruellan, la juge d’instruction du parquet de Marseille en charge de la partie française de ce vaste trafic de drogue appelé « Air Cocaïne » va maintenant pouvoir entendre la version des deux pilotes évadés de République dominicaine. L’un des deux est justement arrivé au Palais de justice, mardi 3 novembre en début de matinée.
Neuf jours après leur évasion de République dominicaine, Pascal Fauret et Bruno Odos vont être entendus à Marseille par la juge d’instruction en charge du volet français de ce vaste dossier. L’un des deux pilotes est d’ailleurs arrivé mardi 3 novembre en tout début de journée dans le bureau de la juge.
En début de semaine dernière, les deux pilotes avaient indiqué dans le bureau de leur avocat à Paris, Maître Eric Dupond-Moretti qu’ils étaient à disposition de la justice. De quoi laisser l’impression que la juge d’instruction allait donner aux gendarmes des consignes de clémence vis à vis des deux hommes, dans le rapport de confiance mutuelle qui semblait s’instaurer. La réalité, en fait, a été légèrement différente avec une interception des deux pilotes l’un à son domicile et l’autre sur la route, à quelques kilomètres de son domicile, lundi 2 novembre. Changement de ton donc avec un message fort venu de Marseille.
Christine Saunier-Ruellan a voulu montrer que celle qui décide du rythme auquel doivent avancer les choses, c’est elle. Et personne d’autre. Une attitude qui a scandalisé l’avocat des deux pilotes. Eric Dupond-Moretti a indiqué être « révolté, atterré. On avait demandé que l’on nous convoque mais il a fallu que les mauvaises habitudes l’emportent ».
Quand la juge s’intéresse au portable de Nicolas Sarkozy
Dans cette histoire, Eric Dupond-Moretti n’est pas le seul à être remonté par les méthodes du parquet. Dimanche 1er novembre, Le Journal du Dimanche révélait que le téléphone portable de Nicolas Sarkozy avait été passé au peigne fin dans le cadre de cette affaire. La juge d’instruction avait en effet demandé les factures détaillées ainsi que la géolocalisation du portable de l’ancien Président de la République. La raison ? Trois vols auraient été affrétés pour le compte du numéro 1 des Républicains par la même société de location qui avait mis à disposition l’avion dans lequel la drogue a été retrouvée dans l’affaire Air Cocaïne.
(Illustration : archives BFMTV)
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