La préfète déléguée à l’Egalité des chances, Marie-Emmanuelle Assidon, a mandaté Philippe Langevin et l’ARDL, Association régionale pour le développement local pour conduire une réflexion sur les réponses possibles à apporter à la pauvreté à Marseille.
Le comité de pilotage a été installé en préfecture le 11 juin dernier. Il réunit une cinquantaine de membres : sociologues, économistes, juristes, acteurs associatifs et institutionnels. Pour Philippe Langevin, « cette démarche n’est pas liée aux prochaines échéances électorales. Elle est beaucoup plus fondamentale que le choix d’un maire ou d’une majorité. » Il s’agit de répondre au défi de la pauvreté à Marseille.
« Il ne s’agit pas, dit-il, de proposer une nouvelle analyse de la pauvreté sur ce territoire singulier. Elle a déjà été faite, mais de proposer les mesures qu’il conviendrait de prendre en direction de la partie la plus précaire des habitants de Marseille. Il ne s’agit pas à tout prix de vouloir faire du neuf mais de penser en priorité aux conditions de vie d’une grande partie de la population de Marseille. »
L’économiste et universitaire, auteur lui-même d’un rapport sur la question de la pauvreté à Marseille (Pauvreté à Marseille : un besoin urgent de fraternité édité par le Centre chrétien de réflexion (mai 2018)) souligne : « nous devons être pragmatiques et ne pas mettre en avant des responsabilités personnelles ou institutionnelles pour nous concentrer sur ce qui serait faisable à un horizon maitrisable. »
De multiples dimensions
Il poursuit : « Dans cette boite à idées que nous ouvrons ensemble, la pauvreté présente de multiples dimensions et appelle à des réponses appropriées sur les diverses formes de la pauvreté : monétaire, scolaire, culturelle, énergétique, en relations sociales, spirituelle, en utilisation du temps libre, en maîtrise du numérique. Mais aussi dans la mobilité, l’accès à l’emploi et à un logement digne. »