« L’Agam ne s’est jamais limitée aux frontières marseillaises. Quand l’agence travaille sur des problématiques de mobilité, par exemple, cela concerne un territoire beaucoup plus vaste », explique Laure-Agnès Caradec, la présidente de l’Agam. Elle tente ainsi de rassurer sur la capacité des équipes de l’agence d’urbanisme marseillaise à travailler à l’échelon métropolitain. L’Agam a d’ailleurs participé à la construction de la métropole avec la publication de nombreuses études et documents pédagogiques. Tous ces travaux ont été réalisés en parallèle d’un processus de rapprochement de l’agence marseillaise et l’agence d’urbanisme du pays d’Aix (Aupa). En 2016, la mobilisation des deux agences au service de la métropole a représenté plus de 30 % de leur activité et représentera près de la moitié en 2017. Et dès l’an prochain, elles devront se préparer à fusionner au sein de la future agence d’urbanisme métropolitaine dont la création a été annoncée au 1er janvier 2019.
Agam et Aupa : une fusion délicate
Pour anticiper le changement d’échelle, l’Agam a d’ores et déjà fait entrer dans son conseil d’administration tous les conseils de territoire : Jean-Pierre Serrus pour la pays d’Aix, Béatrice Aliphat pour le pays de Martigues, Michel Roux pour le pays salonais… « L’objectif est de partager les mêmes informations avec l’ensemble des élus », insiste Laure-Agnès Caradec. Reste que les territoires n’ont pas toujours la même vision du développement urbain. « Il faut parfois apprendre à composer avec les différentes opinions », avoue Christian Brunner, le directeur général de l’Agam. Les deux seules agences d’urbanisme de la métropole vont notamment devoir accorder leurs violons si elle veulent travailler de concert au sein de l’agence métropolitaine qui prendra le relais en 2019. Sur la question de l’étalement urbain tout d’abord : « Je suis surprise de voir des quartiers entiers naître en périphérie, sans desserte en transport en commun, alors que toutes les directives nationales luttent contre cette expansion », s’étonne Laure-Agnès Caradec faisant référence au quartier de la Duranne en pleine construction au Sud-Ouest d’Aix-en-Provence. Le chantier a été lancé bien avant la naissance de la métropole et les urbanistes de la collectivité devront d’une manière ou d’une autre se pencher sur ce projet mais il risque de ne pas être une priorité. L’Agam affiche sa préférence pour le développement des centres-villes.
Ramener le tertiaire dans les centres-villes
L’agence marseillaise a travaillé sur l’élaboration d’un plan guide pour le centre-ville d’Aubagne. Le maire de la commune, Gérard Gazay, a d’ailleurs inauguré un premier pan du programme de revitalisation mardi 11 juillet avec la livraison des rues Rastègue, Martinot et de la place de Guin. D’autres gros travaux sont annoncés en 2018 et 2019 avec le cours Barthélémy et l’avenue Loulou-Delfieu. L’objectif affiché est de ramener l’activité tertiaire en centre-ville en s’appuyant sur le nouveau pôle multimodal. « On voit de plus en plus de commerces poussés dans les zones d’activités périphériques. Ils n’ont rien à y faire, il faut les ramener en ville », insiste Christian Brunner.
Boucler le Plui Marseille-Provence avant 2019
Autre gros chantier en cours à l’Agam, l’élaboration du plan local d’urbanisme intercommunal (Plui) de Marseille-Provence. Avec la loi Notre, les conseils de territoire ont jusqu’au 1er janvier 2019 pour adopter un Plui sous peine de tomber sous le règlement national d’urbanisme. L’agence a travaillé en étroite collaboration avec les 18 communes concernées pour harmoniser les zonages et réduire leur nombre. Le projet livré en décembre dernier s’est donc arrêté sur une centaine de zones contre 450 auparavant. Les travaux se poursuivront dans les mois qui viennent pour un arrêt du projet prévu en juin 2018.