Les 92 maires élus sur le territoire métropolitain ont reçu leur écharpe. Elle leur donne bien peu de pouvoir pour changer la vie de leurs concitoyens et peu de moyens pour amorcer des changements. La propreté, l’emploi, le logement, les déplacements sont du ressort de la Métropole Aix Marseille Provence. Une institution qui gère quatre milliards €. Les électeurs, sans souvent y prêter attention ont pourtant voté pour élire les 240 conseillers métropolitains avec la liste qui se situait en général en haut et à droite de leur bulletin de vote.
Marseille en envoie 102, Aix-en-Provence aura 17 conseillers (1), quatre villes envoient cinq conseillers : Aubagne, Martigues, Salon-de-Provence, et Istres ; une ville envoie à trois conseillers : Miramas ; et quatre villes en envoient deux : Les Pennes-Mirabeau, Allauch, Gardanne, Pertuis. Toutes les autres communes 78 maires seront représentées par leur maire.
Amiel, Serrus, Isnard… La présidence de Vassal sur la sellette ?
Le final est une assemblée où les étiquettes politiques jouent, mais avec un prisme déformant. Les 60 “Maires de Provence” hostiles à la Métropole intégrée, par exemple, n’ont pas de couleur uniforme.
Globalement les Républicains ont le vent en poupe et la présidence se jouera à droite. Comme pour les municipales de Marseille, les couloirs bruissent de rumeurs. Martine Vassal aurait-elle largué un peu vite la ville pour revenir en force à la métropole ? Les anciens guérinistes, liés aux 60 « Maires de Provence », pourraient-ils promouvoir la candidature de Michel Amiel, sénateur et maire des Pennes-Mirabeau ? Jean-Pierre Serrus, maire LREM de La Roque d’Anthéron, ancien Républicain, éjecté de la gouvernance métropolitaine par Martine Vassal montera-t-il à l’assaut de la tribune du Pharo? Le maire de Salon fait discrètement campagne (lire nos informations dans Le Digest Hebdo n°148 à paraître ce lundi). Homme affable, Nicolas Isnard, Républicain élu avec 70% des voix dans sa ville a fait savoir « sa disponibilité » comme il est prudent de l’énoncer.
Sous le regard de Renaud Muselier
Le contingent des 102 Marseillais va peser avec ses 42 élus du PM , 8 pour Samia Ghali et la voix inclassable de Lisette Narducci, ses 41 issus de l’équipe Vassal , plus 2 pour Bruno Gilles. La campagne se fait sous le regard attentif de Renaud Muselier qui a vu les troupes républicaines départementales renforcées et ne souhaite pas avoir une collectivité qui se mette en travers des politiques régionales, comme cela s’est vu pour les crédits de soutien aux PME.
Même s’il y a eu un progrès, puisque les habitants des 92 communes ont voté pour des conseillers métropolitains clairement identifiés, le choix de l’orientation de l’institution qui jouera le rôle le plus important pour leur quotidien au cours des prochaines années est plus le fruit de tractations obscures que d’une option démocratique.
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(1) Maryse Joissains, Gérard Bramoullé, Sophie Joissains, Francis Taulan, Sylvaine Di Caro-Antonucci, Jean-Louis Vincent, Karima Zerkani-Raynal, Stéphane Paoli, Marie-Pierre Sicard-Desnuelle, Moussa Benkaci, Stéphanie Fernandez, Jean-Christophe Gruvel, Kayané Bianco, Marc Pena, Claudie Hubert, Anne-Laurence Petel et Philippe Klein.