Le meeting de Martine Vassal devait être le Graal d’une campagne soigneusement pilotée vers le pouvoir municipal. Depuis des semaines, nous avons relaté les épisodes de cette montée vers l’été avec sondage, adoubement répété de Jean-Claude Gaudin, appel à l’Union vers LREM, mais sans les marcheurs.
De Patricia Ricard à François Bernardini
Si Les Républicains, à travers les Amis de Martine Vassal, ont démontré leur capacité (avec le renfort d’employés du Département et de la Métropole présents dans les travées) à remplir une salle de 1 700 personnes comme pour les Européennes (c’était au Pharo), le résultat politique est limité. Quelques personnalités sont là sur scène : Vincent Paulez, président du Club des 30, Jean-Yves Sayag, l’humoriste, Patricia Ricard, présidente de l’Institut océanographique Paul Ricard, l’acteur Moussa Maaskri, le professeur et spécialiste du sport Pierre Dantin, Apolline Quintrand (ex-directrice du Festival de Marseille), la productrice Sabrina Roubache, des chefs d’entreprise comme Joseph Arakel (Tempo One)… et François Bernardini maire divers gauche d’Istres et candidat à sa propre succession.
La prise de guerre du jour est bien sûr le professeur Jean-Philippe Agresti qui a accepté d’opérer en vedette américaine. Le doyen de la faculté de droit boucle là une trajectoire. S’il avait affirmé sa volonté d’être maire avec les couleurs LREM, il s’est affiché depuis des mois en compagnie de la droite phocéenne et de ses personnalités, sans jamais par exemple lors des élections européennes se mobiliser pour la liste Renaissance. Exit (provisoirement ?) donc un leader potentiel pour les marcheurs. Le doyen touche les limites de son ralliement : l’ouverture se fait sous les sifflets d’une partie du public.
La droite phocéenne a toujours eu du mal avec ses alliés du centre et ses personnalités civiles ralliées y sont vite absorbées, digérées par le système ou éjectées. Martine Vassal n’a toujours pas déclaré sa candidature. Peut-être parce que Bruno Gilles s’entête malgré les injonctions du boss (étaient également absents également Renaud Muselier ou Guy Teissier). Mais aussi car il lui faut faire un exercice impossible de promettre « la vague du changement » sous le regard sourcilleux de celui qui l’a portée si haut, Jean-Claude Gaudin (accompagné de ses proches, Jean-Pierre Chanal, DGS adjoint de la Ville et Claude Bertrand, le fidèle chef de cabinet) .
Le casting de Macron
D’où un discours sans projet incarné, juste par quatre verbes qui ne peuvent déclencher, ni enthousiasme, ni opposition : « travailler, partager, respirer et protéger ». Qui sera contre ?
LREM perd donc un candidat potentiel, mais les deux autres, Saïd Ahamada déclaré, Yvon Berland murmuré, n’ont pas suscité l’enthousiasme du président Macron. On sait que lors du dîner avec la société civile au restaurant Peron, il a appelé les personnalités présentes à proposer une ambition, un projet et un candidat. Johan Bencivenga, président de l’Upe 13, le Medef local, qui faisait partie des experts de Martine Vassal, se sent investi et y travaille. Du côté de la République en marche les responsables brassent les hypothèses, scrutent les signaux élyséens, et travaillent leur programme.