François Baroin, le chef de file du parti Les Républicains et président de l’association des maires de France, est venu soutenir les candidats en campagne pour les législatives dans les Bouches-du-Rhône. Il a choisi la 10e circonscription dans laquelle Bruno Genzana (UDI) a été investi et la 4e circonscription où Solange Biaggi (LR) se retrouve face au député socialiste sortant Patrick Mennucci mais surtout Jean-Luc Mélenchon.
Il y a foule au 36-38 rue de La République. Il est 17 heures. Et tout le monde attend un homme. Le sénateur-maire Jean-Claude Gaudin est déjà là et n’est pas avare de commentaires, de poignées de mains et de petites phrases dont lui seul a le secret. Et devant la permanence de campagne de Solange Biaggi, il s’impatiente. « Il est où ? ». François Baroin se fait attendre. Depuis Gardanne où le chef de file Les Républicains a fait étape pour soutenir Bruno Genzana (UDI) dans la 10e circonscription, le point de chute suivant c’était forcément la 4e circonscription des Bouches-du-Rhône. Celle sur laquelle tous les regards sont rivés depuis que Jean-Luc Mélenchon a décidé d’y représenter La France insoumise aux législatives. Si le « tribun » veut remplacer le PS, Les Républicains affichent la même volonté. Tourner la page du socialisme dans ce secteur de la ville et avec lui, celle du député sortant Patrick Mennucci.
« Nous ne sommes pas impressionnés par ce simulacre de combat »
« Les 11 et 18 juin prochains, nous allons mettre fin à cinq ans de gauche inutile », annonce Solange Biaggi, à la tribune de sa permanence pleine à craquer. « Nous ne sommes pas impressionnés par ce simulacre de combat, entre un insoumis parachuté Jean-Luc Mélenchon, un député fantôme, Patrick Mennucci, et une touriste aixoise, Corinne Versini. Ici, nous sommes mobilisés, nous sommes déterminés, nous allons gagner », martèle-t-elle portée par de nombreux soutiens, à l’image d’autres candidats représentants la droite et le centre, comme Yves Moraine (5e circonscription), Dominique Tian (2e), Arlette Fructus, ou même Valérie Boyer (1ère) et bien sûr, Martine Vassal, présidente du conseil départemental des Bouches-du-Rhône ou encore Renaud Muselier, prochain patron de la région Paca. « Nous, on se bat dans notre camp, affirme Jean-Claude Gaudin, s’il n’y avait pas Solange Biaggi ici, il n’y aurait pas ce rassemblement d’amitié autour d’elle dans un endroit très difficile, on n’est pas seulement candidat dans les endroits où l’on gagne… sûrement ». Jean-Claude Gaudin qui, comme à son habitude, a fait le show.
Dans ce gouvernement qu’il qualifie de « provisoire », il a pointé du doigt les contradictions, en choisissant « la grande personnalité écolo, verte, je sais pas quoi… cet Hulot, il est contre le nucléaire. Le président de la République, il est pour qu’on garde Fessenheim. Comment est-ce qu’ils font ? », s’exclame-t-il sous les applaudissements, avant les rires lorsqu’il tacle La République en marche : « Nous n’avons pas recruté nos candidats sur internet ou je ne sais sur quel almanach. Tous les candidats qu’on nous présente aujourd’hui sont totalement inconnus. Les nôtres sont des femmes et des hommes de courage, de conviction qui se battent pour Marseille… Il faut que François Baroin ait une majorité à l’Assemblée nationale. »
« La droite et le centre autour du président de la République »
C’est dans ce sens que le sénateur-maire de Troyes est venu prêcher, parce que cette élection « très rapide est majeure ». Si au nom de sa famille politique, il se dit satisfait que la France ait tourné le dos à l’extrême droite « et à une aventure populiste, nationaliste qui aurait mis à mal notre système républicain, nous ne sommes pas pour autant devenus en marche, d’ailleurs quelle est cette drôle d’idée de considérer qu’il n’y a plus de droite et de gauche alors que ça dure depuis 150 ans. » Sa position n’est pas d’être dans une logique d’affrontement avec le président de la République, « sa tâche est immense, sa légitimité est incontestable, il est là pour cinq et nous souhaitons la réussite de notre pays ».
Alors François Baroin va plus loin. Il veut même aider Emmanuel Macron, « qui a commencé à faire une petite inclinaison en nommant quelques uns d’entre nous, sortis des rangs pour rentrer au gouvernement. On va les aider ». Et pour ça, il n’y a qu’une solution : avoir une majorité de la droite et du centre à l’Assemblée nationale, « et il y aura plein de gens de la droite et du centre autour du président de la République pour faire réussir la France, c’est notre projet politique, c’est ça que nous voulons lever au cours de ces trois semaines de campagne, autour d’un projet qui va marquer la différence ». Une campagne qu’il souhaite de clarté, alors que la présidentielle était celle de « l’ambiguïté à tous les étages et je dirais même à toutes les marches… » Dans cette 4e circonscription, il faudra aux candidats en gravir plus d’une pour arriver au sommet !