Sortez vos chaises pliantes et vos plaids : les cinémas en plein-air réinvestissent les lieux publics le temps des vacances estivales. Belle&Toile, Un été au ciné ou encore le festival du film péplum… : cette année, une dizaine d’éditions sont programmées dans les Bouches-du-Rhône. Une activité qui séduit de plus en plus de spectateurs. « Cela répond à une demande de convivialité. Les gens descendent de chez eux, mangent leur pique-nique à la fraîche. On retrouve le plaisir des émotions partagées », explique Philippe Berne, de la direction culturelle d’Aix-en-Provence.
Depuis 2004, la «Florence provençale» organise Les Instants d’été. Plusieurs soirs par semaine, les projectionnistes diffusent une sélection éclectique de films dans les parcs et jardins de la ville. Une façon, pour les 500 personnes qui se déplacent à chaque édition, de redécouvrir gratuitement le 7e art et le patrimoine d’Aix-en-Provence. Une manière d’autant plus agréable de parfaire sa culture cinématographique « qu’elle n’exige pas d’être confiné à l’intérieur ! », renchérit Delphine Camolli, programmatrice du Ciné en plein air à Marseille. Une formule qui marche : le festival, qui en est déjà à sa 22e édition, fait chaque été le plein avec quelque 20 000 curieux.
Des grands classiques en noir et blanc au dernier Wes Anderson, il y en a pour tous les goûts ! Découvrez les programmations des différents cinémas en plein-air :
Les salles obscures ne s’estiment pas lésées
« On ne montre que des films autorisé par le CNC et qui ont donc plus d’un an » confirme Juliette Grimont, programmatrice du Gyptis, le cinéma de la Belle de mai. « Ça reste très court dans le temps et en plus il s’agit essentiellement de retransmission d’anciens films », estime sereine Mélanie du cinéma Le Chambord. D’autant que les événements en plein-air, souvent fixés le week-end, sont ponctuels. Le reste de la semaine, le public s’engouffre dans les salles obscures climatisées quand celles-ci n’ont pas fermé pour les vacances.
Un drive-in à l’américaine en Provence ? Pas pour tout de suite
C’est une question qui s’immisce très souvent dans les débats entre programmateurs. Créer un cinéma à ciel-ouvert où le spectateur pourrait scruter l’écran géant depuis sa voiture. Qu’en pensent les professionnels du secteur ? Pour Philippe Berne, de la direction culturelle d’Aix-en-Provence, tout est possible. « Nous ne sommes pas opposés, même si cela ne concorde pas avec notre mission de valorisation des parcs de la ville. Il faudrait l’installer sur des grands parkings. Le cadre de Plan-de-Campagne correspond tout à fait par exemple. »
Dans les années 1960, la zone industrielle était à peine sortie de terre. Les projectionnistes avaient donc choisi le boulevard Schloesing pour ouvrir le premier cinéma drive-in de la cité phocéenne. À l’époque, une borne placée à proximité des voitures fournissait le chauffage et le son. Un système de restauration rapide, directement servit dans les voitures, avait été mis au point. « Ca marchait plutôt bien » se remémore Delphine Camolli, organisatrice des Cinés en Plein Air, qui émet tout de fois une objection sur une potentielle expérimentation : « Les Américains ont des décapotables. Chez nous, c’est moins confortable de regarder un film depuis une Fiat 500 ! »