« Un club moderne, un club de football professionnel au XXIe siècle, c’est un club qui maîtrise son outil de production. Et l’outil de production, c’est son stade. » Ces mots sont ceux du président de l’Olympique de Marseille. C’est une nouvelle ère qui s’ouvre pour l’Orange Vélodrome et pour le club marseillais une avancée capitale pour son développement. Après des mois de discussions « compliquées, mais c’est souvent le cas lorsque les enjeux sont importants », a souligné le président d’Arema, Bruno Botella, la société gestionnaire et l’OM ont trouvé un terrain d’entente. Le protocole d’accord a été acté, jeudi 12 juillet, à l’hôtel de Ville de Marseille, en présence de Jean-Claude Gaudin.
Dans une salle habituellement réservée à la célébration des mariages, le maire a exprimé sa fierté « d’unir les volontés » de Bruno Bottela et Jacques-Henri Eyraud, « et d’attester de cette union. » « Il était naturel que notre collectivité permette de retrouver le lien d’une histoire dans laquelle l’OM d’une autre époque que celle de Frank McCourt [le propriétaire américain actuel ndlr] et de Jacques-Henri Eyraud n’avait pas voulu s’inscrire. Le fil est donc renoué ». La signature de l’accord est une première étape dans la mise en place du futur contrat d’’exploitation qui sera établi entre Arema et l’OM dans les prochaines semaines. L’OM entre ainsi «dans le club fermé des grands clubs européens gestionnaires exclusifs de leur stade », a souligné le maire. Un moment « historique ».
« Un accord équilibré »
Selon Jacques-Henri Eyraud, le maire de Marseille a joué un « rôle décisif » dans les négociations. Dans les faits, même si les détails de l’accord sont confidentiels, Arema sous-délègue l’exploitation commerciale à l’Olympique de Marseille, jusqu’ici locataire moyennant 5 millions d’euros de loyer par an. La société reste titulaire du contrat qui la lie avec la Ville jusqu’à 2045 et garde également la responsabilité de l’enceinte. « Un accord équilibré », pour Bruno Botella, qui va permettre « de créer de la valeur et libérer des contraintes en termes de calendrier ou de procédures de mises à dispositions de l’enceinte ». « Un accord gagnant gagnant » concède Jacques-Henri Eyraud, notant que l’OM récupère 100% du chiffre d’affaires d’exploitation du stade. La Ville reste propriétaire du stade et « le restera tant que je serai là », a assuré Jean-Claude Gaudin.
[Direct] Signature du protocole d’accord entre #Arema et @OM_Officiel pour l’exploitation commerciale de @orangevelodrome « un accord gagnant gagnant » @jheyraud @jcgaudin @BotellaBruno @marseille pic.twitter.com/9KDSfmLxgs
— Gomet’ (@Gometmedia) 12 juillet 2018
L’Orange Vélodrome a été construit via un partenariat public-privé (PPP) par Arema, qui portait sur le financement, la construction et l’exploitation commerciale et dont le tour de table comptent BPCE (via le fonds Mirova, 54%), la Caisse des Dépôts (31%) et Bouygues Construction (10%). Par ailleurs, au-delà de l’accueil des matchs du club résident, le modèle économique reposait sur l’organisation d’évènements de toute nature, permettant ainsi de générer des recettes garanties à la Ville s’élevant à 13 millions d’euros par an. Recettes désormais garanties par l’OM.
Depuis 2014, Arema a comptabilisé 560 événements en entreprises, 160 000 visiteurs, 43 grands événements qui ont permis à la Ville de percevoir des recettes de l’ordre de 50 millions d’euros sur ces quatre années et qui ont généré plus de 320 millions de retombées directes pour l’économie locale. « Une activité économique sans précédent », pour Bruno Botella.
Un premier investissement de 7 millions d’euros
Désormais, l’OM pourra elle-même organiser, outre les compétitions sportives, et hors championnats, des événements type séminaires, congrès, concerts ou même présentations des nouvelles recrues, destinés à « rentabiliser le stade 366 jours par an », selon Jacques-Henri Eyraud. « Nous avons développé un projet ambitieux qui veut renouer avec la victoire et faire de ce club un club leader en Europe. Dans le top 15 européen, aucun club n’est pas propriétaire ou gestionnaire. Dans ce plan construit pierre après pierre, il nous manquait une pièce à l’édifice pour que l’OM, grâce à cette nouvelle donne, renoue avec les succès les plus prestigieux. Il était fondamental dans notre esprit que d’assurer la maîtrise du stade », a-t-il confié avec satisfaction et « reconnaissance ».
L’OM récupère également le contrat de « naming » avec l’opérateur Orange, qui a donné son nouveau nom à l’Orange Vélodrome, et prévoit d’ouvrir un musée. L’accord va laisser le champ libre au club pour engager les travaux auxquels il tenait. Le dirigeant a annoncé un premier investissement de 7 millions d’euros dans les 12 prochaines mois, partagé avec Arema. Il s’agit notamment de refaire totalement les pelouses et d’améliorer l’éclairage et la sonorisation du stade, jugés en-deçà de ceux des grandes équipes européennes.