A 14h, alors que les « gilets jaunes » manifestaient depuis 10h entre le Vieux-Port et la Préfecture et malgré quelques tensions entre CRS et manifestants, la Marche pour le climat entamait son parcours depuis l’Ombrière. Contre le glyphosate, la pollution, pour une préservation de la Méditerranée, des espèces, des arbres… Les revendications étaient affichées sur une multitude de pancartes. La foule prenait parfois des allures de supporters, avec des clapping et des slogans évocateurs : « Et un, et deux, et trois degrés. C’est un crime contre l’humanité » ou encore le chant de l’Olympique de Marseille où les « Marseillais » sont remplacés par les « citoyens » qui n’ont « peur de rien ».
Parmi les 10 000 personnes présentes selon la police, se trouvaient, entre autres, Vélos en ville qui menait et revendiquait « plus de vélos mais moins de pollution », le mouvement citoyen Alternatiba, le collectif Nous voulons des coquelicots mais aussi l’ONG Greenpeace et l’association Attac en fin de cortège.
« Pas d’écologie sans justice sociale »
Les « gilets verts » étaient rejoints par des « gilets jaunes », « tous dans la même galère » selon un slogan entonné au micro. Olivier porte un gilet jaune et une pancarte contre le projet de la Montagne d’Or (projet de mine en Guyane). « Pourquoi taxer juste le carburant du particulier alors qu’on peut aussi taxer celui des bateaux, des avions ? On pourrait par exemple interdire le projet Montagne d’Or qui est une aberration écologique ». Il a prévu de continuer à se mobiliser pour « faire porter la voix ».
A Noailles, Virginie scande les slogans en regardant les fenêtres du commissariat. « Ils sont complices de ce système actuellement », explique cette femme qui dit faire « toutes » les Marches pour le climat et les autres manifestations, y comprit celles contre le logement indigne et le projet de la Plaine. Pour elle, c’est le capitalisme qui est responsable. « Capitalisme et environnement c’est un oxymore. Si on veut vraiment changer quelque chose au niveau climatique, il faut changer un système qui est complètement pourri aujourd’hui, qui tue les hommes et la planète ».
« Ce n’est pas les gens qui doivent s’adapter au système »
Karine, venue au départ à la Marche pour le climat avec sa fille Louise, dit supporter également les « gilets jaunes ». « Elle (sa fille), sa question, c’est « Mais pourquoi ? » Même moi je me la pose. Quand on voit des gens dans la rue, on voit les mêmes choses qu’au XIXe, c’est pas possible ! Ce n’est pas les gens qui doivent s’adapter au système c’est le système qui doit s’adapter aux gens ».
Après être passée par la rue de Rome et devant la préfecture gardée par des troupes de CRS, la Marche pour le climat s’installe sur la place Castellane. Quelques-uns franchissent les barrières de la fontaine Cantini pour accrocher un gilet jaune à l’une des statues et quelques pancartes. La marche « La colère » organisée par La Table est Plaine et qui partait du Cours Julien dans l’après-midi rejoint aussi le mouvement en fin de mobilisation. La foule se proclame pacifiste et multiplie les appels à la paix et à la non violence. Mais ailleurs et plus tard, sur la Canebière et le Veux-Port de nombreux incidents impliquant des casseurs vont éclater.
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