Le conseil de la Métropole Aix-Marseille Provence, qui se réunit jeudi 14 décembre, devra se prononcer sur le budget primitif 2018 élaboré dans un contexte contraint.
Le budget 2018 qui va être présenté en conseil métropolitain, jeudi 14 décembre, a été construit en tentant de respecter différents impératifs. Les premiers dictés par l’État. Celui-ci impose de limiter l’évolution des dépenses de fonctionnement à 1,2% sur la période 2018-2021, et, dans le même temps, de participer au redressement national des finances publiques. Entre 2015 et 2017 d’ailleurs, cette contribution a augmenté de 30 millions d’euros, autant donc en moins dans les caisses de la Métropole.
Le budget devait également respecter les engagements fixés par le pacte de gouvernance financier et fiscal que les maires ont approuvé en juin 2016 et qui donnait notamment des orientations financières. « Il était dit et il était clair qu’il fallait que l’on ait un atterrissage en 2019 ou 2020 de 1,9 milliards d’euros d’emprunt, explique Jean Montagnac, vice-président de la Métropole, en charge du budget, lors du déjeuner préparatoire de cette ultime séance de l’année. Pour maintenir cet objectif, il fallait donc diminuer largement nos investissements et ce que nous avons fait puisque cette année nous avons un peu plus de 400 millions en termes d’investissement (ndlr 583,77 M€ en 2017). Si nous arrivons à maintenir ce chiffre en 2019 et dans le budget 2020, nous aurons atteint nos objectifs de diminution de notre dette ». Côté dépenses d’équipements, la Métropole passe de 116 millions d’euros en 2017 à 81, 70 pour 2018.
Baisse des dotations aux territoires de la Métropole
Une situation à flux tendu, notamment lorsque certains territoires de la Métropole se plaignent de voir leurs dotations diminuer, au premier rang desquels Martigues et Aix-en-Provence qui l’expriment haut et fort. Les dotations des conseils de territoire sur le budget 2017 qui s’élevaient à 586 millions (fonctionnement et investissement) sont, en effet, revues à la baisse. Il sera proposé, pour 2018, 494 millions (165 M€ en fonctionnement et 329 M€ en investissement). En termes d’équipement même tarif : 328,73 en 2017 contre 406,28 en 2017. « Une baisse sensible et significative, admet Jean Montagnac, mais si on regarde ce qui a été réalisé en 2017 nous ne sommes pas très loin de ces sommes là, ce qui prouve que nous sommes près de la réalité ». (voir la répartition par territoire).
À la recherche d’autres sources de financement
Le budget primitif prend également en compte l’intégration, à partir de janvier 2018, d’un grand grand nombre de compétences : l’élaboration des plans locaux d’urbanisme, des aires d’accueil des gens du voyage, des parcs et stationnement, la gestion des eaux pluviales, eaux et assainissement… Ces transferts auront pour effet mécanique de réduire le montant des reversements d’attribution de compensation (AC) aux communes de 66 millions d’euros. « Quand l’État est venu voir notre dossier mobilité, il nous a également dit de faire des économies sur ces AC. Nous sommes à un peu plus de 60% quand les autres métropoles sont entre 35 et 45%, donc il va falloir que l’on prenne conscience que si l’on doit dégager les sommes nécessaires pour la mobilité, il va falloir que l’on passe par des économies qui ne sont pas nécessairement des économies sur l’investissement mais que l’on peut trouver ailleurs. C’est en tout cas ce que nous recherchons ».
Dans le cadre de ces recherches de financement complémentaires, la Métropole reçoit le soutien du Conseil départemental sur les grandes infrastructures et celui de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur dans le cadre de contrat régional d’équilibre territorial (CRET) qui vient abonder pour 120 millions d’euros pour des structures métropolitaines.
Jean-Claude Gaudin a « bon espoir » que ce budget « équilibré », soit voté, réitérant son engagement de ne pas augmenter la fiscalité. « Gérer, ce n’est pas aller droit dans le mur : c’est assumer ses ambitions en anticipant les difficultés ». Il compte néanmoins toujours sur « le concours significatif de l’État pour financer les projets indispensables à notre développement. »
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La Région mobilise 120 millions d’euros pour les grands projets métropolitains