Didier Réault, adjoint au maire de Marseille délégué à la mer, et Roland Giberti, vice-président de la Métropole délégué à l’eau et à l’assainissement, ont présenté mercredi 31 juillet un bilan à la mi-été de la situation des plages marseillaises. Pour le mois de juin, ils relèvent 630 jours d’ouverture pour 15 jours de fermeture. En juillet, Didier Réault annonce même moins de 2% de fermeture. Le point presse est organisé en riposte aux réactions négatives et critiques qui ont surgi contre la gestion de la pollution par les autorités.
Les comportements des usagers : principale source de pollution
La cause de la pollution pour l’année 2018 était majoritairement due aux deux gros orages qui ont touché le territoire durant la période estivale. A eux seuls, ils représentaient près de 80% de la pollution observée sur les plages. Pour l’année 2019, les élus expliquent la pollution par les mauvaises pratiques des usagers. Pour Yves Fagherazzi, directeur des Services d’assainissement Marseille Métropole (Seramm), elles représentent 50% des cas de fermeture des plages, contre 25% en raison de « problèmes classiques du réseau d’assainissement ». La fréquentation nocturne, en raison notamment des deux épisodes caniculaires, est l’une des principales causes de pollution cette saison. Les promenades matinales des chiens sont aussi dénoncées et expliquent en partie la pollution observée dans les eaux de baignade.
Les plages sont surveillées, au niveau sécurité et hygiène publique, du 1er juin au 31 août. La Ville de Marseille réalise des études tous les matins entre 5h et 6h. Ce protocole est différent, car plus rapide, des analyses de l’Agence régionale de santé (ARS) réalisées deux fois par semaine. Les résultats sont disponibles trois heures après et permettent de prendre la décision, ou non, d’ouvrir les plages. Cette technique permet aux autorités de réagir vite et, le cas échéant, lever le drapeau violet, signe d’interdiction de baignade pour suspicion de pollution. De nouvelles analyses sont réalisées à 9h pour permettre éventuellement, la réouverture à 13h. A chaque résultat positif de pollution une enquête est ouverte.
140 millions d’euros pour améliorer la qualité des eaux
110 millions d’euros ont été investis entre 2014 à 2018 pour améliorer la qualité des plages et 140 millions d’euros supplémentaires sont prévus pour les trois prochaines années. Plusieurs mesures immédiates sont annoncées par les élus pour diminuer la pollution. Les toilettes des postes de secours seront ouvertes toute la nuit àpartir du mercredi 31 juillet. Des tests ont été réalisés la nuit du mardi 30 juillet sur plusieurs plages dont la Pointe-rouge et Prado Sud. Selon Didier Réault : « cela c’est plutôt bien passé, on a observé une fréquentation importante et pas de dégradation ». L’ouverture des toilettes n’est cependant pas possible sur tous les postes de secours souligne l’adjoint au maire en raison notamment de problèmes d’aménagement des bâtiments et de gardiennage. L’année prochaine des toilettes sèches seront mise en places.
L’interdiction de fumer « fonctionne plutôt bien »
Une campagne d’information et sensibilisation va aussi être lancée par la Métropole. Parmi les nouveaux moyens de communication, des panneaux « ici commence la mer » seront installés pour indiquer aux habitants que la pollution maritime résulte aussi d’actions humaines bien avant la plage. L’objectif est de « faire comprendre aux administrés qu’ils font partie de la chaîne » selon Roland Giberti. Une sensibilisation sera aussi menée en mer auprès des plaisanciers. Ces actions seront menées aussi bien par des associations que la Métropole autour de la question du respect et de la propreté.
Un nettoyage régulier des plages en fin d’après-midi et au milieu de la nuit a aussi été instauré. L’embauche des saisonniers a été augmentée de 30% et les employés seront mobilisés sur les plages jusqu’à fin octobre, contre fin septembre jusque-là. A propos de l’interdiction de fumer sur certaines plages, Didier Réault annonce que cela « fonctionne plutôt bien ». Cette décision sera étendue l’année prochaine à l’ensemble des plages.
Une nouvelle police de l’environnement à venir
Le conseil métropolitain a voté fin juin l’instauration d’une « police de l’environnement » pour verbaliser les individus directement sur le plage. « On se gênera pas pour faire payer le pollueur » annonce Roland Giberti. « On doit comprendre que c’est un problème commun qui concerne tout le monde » précise le vice-président de la Métropole. Cette police sera mise en place avant l’année prochaine.