« A peine créée, la métropole d’Aix‐Marseille‐Provence se retrouve dans une situation critique et l’élection de son président vient d’être annulée » constant un groupe d’élus, la plupart issus des rangs du PCF et rassemblés au sein du groupe baptisé Métropole en commun. Dans un communiqué diffusé vendredi 8 janvier, ces élus s’inquiètent : « tout cela n’est pas sans conséquence sur la situation des 7500 agents de la métropole dans leurs capacités à pouvoir répondre aux attentes des populations, par un fonctionnement normal des services publics. Les urgences sont là. Et quel que soit l’avis que nous portons sur la capacité de cette Métropole à y répondre, plutôt que d’aggraver la situation, nous voulons tout faire pour qu’elle soit utile à la vie quotidienne. »
Ou et comment se prennent les décisions ?
Le groupe qui rassemble 16 conseillers métropolitains s’interroge ensuite dans le communiqué signé par Marc Poggiale (PCF mairie du 15-16 à Marseille) président du groupe, Patricia Fernandez (maire communiste de Port de Bouc et Michel Illac (maire sans étiquette d’Ensuès-la-Redonne) : « Les habitants, les usagers, les forces vives de nos territoires sont en droit d’avoir les réponses concrètes à leurs préoccupations, sociales, économiques, financières et démocratiques. En l’absence d’un fonctionnement des assemblées élues à la métropole et dans les territoires, où et comment se prennent les décisions ? La question est posée pour ne pas s’enfoncer dans la paralysie. » Ils accusent l’Etat de participer à cette paralysie : « En prenant la responsabilité de ne pas prolonger temporairement l’existence des 6 EPCI formant la métropole, l’Etat a contribué à cette paralysie.Il lui appartient maintenant d’assumer ses responsabilités, le temps de connaître la décision du conseil constitutionnel et d’en tirer toutes les conséquences. »
« Tourner la page de ce mauvais feuilleton. »
Ces conseillers métropolitains issus notamment des communes de Marseille, Martigues, Septèmes, Le Rove ou encore Gréasque et Gardanne en appellent enfin à une redéfinition complète du projet à la fois dans la représentation des communes mais aussi dans le projet métropolitain même. « Pour notre part, nous soutenons la proposition de revoir la représentation des communes d’une manière plus équitable, en rapport avec leurs populations municipales, tout en confirmant le principe intangible d’une représentation de droit pour chacune des 92 communes. »
Et de conclure : « Si on veut tourner la page de ce mauvais feuilleton qui éloigne un peu plus nos concitoyens des représentations politiques institutionnelles, c’est tout le projet métropolitain qu’il faut orienter autrement. Il doit être celui des projets concertés, d’une implication citoyenne, d’un fonctionnement démocratique où les élu‐e‐s de tous les territoires débattent et décident ; mais certainement pas celui d’une poignée de spécialistes, d’experts, aggravant la présidentialisation des pouvoirs. »
(Photo Jean Yves Delattre)