C’est par un courrier envoyé le 16 octobre adressé aux 92 maires des communes de la future métropole que Maryse Joissains poursuit le combat contre ce qu’elle dénomme la future « nécropole. » Nous nous le sommes procurés.
Un violent plaidoyer contre Marseille la mal-gérée
Maryse Joissains attaque Marseille tout particulièrement dans ce courrier au vitriol. Ainsi, elle s’en prend d’abord aux proches de Jean-Claude Gaudin : les membres de son cabinet et les haut-fonctionnaires de la ville en évoquant «son entourage habituel […] qui a conduit la ville de Marseille au bord de la faillite». Ce n’est pas personnellement contre Jean-Claude Gaudin qu’elle s’indigne. Non ! Pour elle, le maire de Marseille est un «grand politique que j’admire et respecte à ce titre». Mais ce sont ses proches, apparaissant en bonne position pour figurer dans les hautes sphères de l’organigramme métropolitain si Jean-Claude Gaudin est élu à la présidence, qui préoccupent Mme Joissains : «il met le territoire entre les mains de ceux qui ont lamentablement échoué [dans la gestion de Marseille NDLR].»
Par la suite, l’édile d’Aix-en-Provence dresse une liste des faiblesses de Marseille. C’est «la première ville de France en termes de délinquance» , « une ville surendettée » qui présente «de graves carences en matière d’équipements publics». Stéphane Mari, élu PS au conseil municipal de Marseille a dénoncé un « racisme anti-marseillais. » Néanmoins, consciente que la métropole va s’imposer par la loi, la maire d’Aix-en-Provence ouvre la porte de la conciliation.
Vers une solution négociée ?
Dans ce courrier, Maryse Joissains reconnaît que rien ne peut plus, à l’heure actuelle, empêcher la création d’Aix-Marseille-Provence. Mais elle déclare en même temps «poursuivre le combat». Ainsi, elle exprime sa volonté que des audits soient réalisés pour mieux appréhender la réalité de Marseille et les besoins de la deuxième ville de France, qui représentera à elle seule près de la moitié de la population métropolitaine. Ainsi, celle qui est aussi présidente de la Communauté d’agglomération du Pays d’Aix demande des études sur «l’état de la délinquance, y compris dans les quartiers Nord, zone de non-droit», les «finances de la ville et de son endettement estimé à 4 milliards et à plus d’un milliards pour les hôpitaux», les emprunts, les équipements publics, la sécurité, le montage financier du stade Vélodrome, les marchés publics et le personnel. L’élue aixoise précise que «ces demandes d’audits ne participent pas d’une volonté de contraindre ou d’humilier qui que ce soit, mais les territoires sont de facto solidaires des déficits le 1er janvier 2016 [date de la création officielle de la métropole NDLR]».
Néanmoins la maire d’Aix n’abandonne pas pour autant sa croisade politique contre la métropole, ou ce qu’elle appelle la «nécropole». Sachant que ce territoire est voué au «chaos», elle souhaite se prémunir face au «plus formidable hold-up politique de l’histoire des collectivités territoriales». Elle indique donc que l’intégration d’Aix-en-Provence et de son agglomération n’aura lieu que «dans un premier temps» sous la contrainte légale. L’édile continue de brandir comme un étendard son «alternative personnelle», la métropole du Pays d’Aix.