« J’aurais (encore craqué) ce soir sans vous. C’est dingue de penser que je suis aidée par des gens que je ne connais pas » poste Véronique*, la cinquantaine, sur le groupe Facebook #MoisSansTabac de la région Provence Alpes Côte d’Azur. Un soutien à distance qui fait du bien. Cette cinquième édition de l’évènement Mois sans tabac, organisé depuis 2015 par Santé Publique France est certainement particulière. Quand on est stressé par la situation de la pandémie de Covid-19 et confiné chez soi, pas facile d’arrêter de fumer. À situation nouvelle, réponse inédite. Les organisateurs ont su s’adapter pour accompagner quotidiennement les fumeurs dans leur sortie du tabagisme.
A l’échelle locale, le lieu le plus animé est le groupe Facebook “Les habitants de Paca #MoisSansTabac” sur lequel près de 1 500 anciens fumeurs peuvent échanger et se soutenir dans leur arrêt. Le groupe est animé par l’Association Régionale de Santé (ARS), et, uniquement pour le groupe Paca, par une tabacologue présente au quotidien pour soutenir les participants et offrir ses conseils d’experte. « Malgré la situation sanitaire, c’est un esprit très positif qui en émane, avec beaucoup d’entraide et de soutien » rappelle Marion Sylvain, chargée de projets au Centre Régional d’Education pour la Santé (CRES) Paca.
Cette année, en plus des habituels kits d’aides disponibles gratuitement en pharmacie our sur le site de Tabac Info Service et de l’application de coaching à distance, le combat se déroule principalement sur les réseaux sociaux. Sur Twitter, Facebook et le petit nouveau de cette année, Instagram. Les participants des années précédentes partagent leurs parcours, motivations et difficultés. En commentaire, chacun peut faire part ses petites astuces ou de ses progrès sur le chemin semé d’embûches de l’abstinence tabagique.
Des ateliers continuent d’avoir lieu, tout au long du mois de novembre, comme celui d’Isabelle Agostinelli Goffard, nutritionniste, sur la gestion de la prise de poids. « C’est une véritable appréhension pour ceux qui arrêtent de fumer. » Sans formation spécifique, les différents intervenants doivent mener leurs ateliers par Zoom. « On a dû s’adapter, certains sont plus ou moins à l’aise avec les outils informatiques, certains préfèrent le présentiel, on ne sait pas pour l’instant quel impact ça aura » précise-t-elle. Quelques heures avant le démarrage, son atelier à la maison de santé de Castellane comptait seulement quatre inscrits.
Les différents acteurs du secteur de la santé sont accompagnés, s’il souhaitent participer au mois sans tabac. Trois réunions de pilotage sont organisées par l’ARS auprès des différents partenaires chaque année. L’ARS organise en plus une série de Webinaires qui courent tout au long de l’année sur différents enjeux de l’arrêt du tabac. Le prochain, qui aura lieu jeudi 26 novembre 2020, sera sur le thème “Tabac et Covid-19”.
L’initiative a rencontré un peu moins de succès cette année, avec près de 120 000 participants au 20 novembre, dont plus ou moins 8% dans la région, contre 200 000 participants en 2019. Marion Sylvain n’est pas surprise. « C’est une diminution attendue pour un évènement de ce type, on avait observé une baisse similaire pour Stoptober [l’équivalent britannique du MoisSansTabac].»
L’enquête CoviPrev menée par Santé Publique France, a montré que près d’un quart des fumeurs a augmenté sa consommation de tabacdurant le premier confinement.
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