Le Musée Granet a ouvert ses portes du 21 juin au 13 octobre 2019 à Fabienne Verdier, artiste française contemporaine. Le vernissage de cette rétrospective majeure a eu lieu ce jeudi 20 juin. Bruno Ely, conservateur du Musée Granet et commissaire de l’exposition, a retracé les rencontres entre l’artiste et les responsables de la ville, qui ont permis la tenue de cette exposition. Fabienne Verdier s’est exprimée sur son travail et a commenté la résidence qui a abouti aux oeuvres présentées dans les grandes salles du Musée.
“Les terres de Cézanne” face à la Ste-Victoire
Au fil de la déambulation, sur plus de 450m2, des toiles hors normes, et des réalisations étonnantes à découvrir sans modération. Six temps forts de son travail sont présentés. Depuis son retour de Chine, jusqu’à ses œuvres créées ces derniers mois, “les terres de Cézanne”, face à la Sainte-Victoire, et au sommet de la montagne mythique, l’exposition nous entraine dans son univers de quête de vibrations et de perfection et d’abstraction symbolique autour du geste maitrisé.
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Fabienne Verdier, jeune étudiante des Beaux Arts, débuta sa carrière par un apprentissage de plus de 10 ans auprès de calligraphes chinois aux confins des montagnes tibétaines où elle s’initia au maniement du pinceau et s’imprégna du principe de « l’unique trait de pinceau ». Fabienne Verdier a utilisé une grande diversité de pinceaux faits de barbe de rat, de poils de renard, de loup, de chèvre, de loutre, de martre, de mouton, de plumes de coq, de canard ou de faisan, produisant ainsi un trait plus ou moins raide, souple, vigoureux, doux, nerveux, précis….
De retour en Occident, elle s’intéresse aux peintres hollandais de la Renaissance, pour leur maitrise de la vibration de la couleur, de l’espace et dialogue avec leurs oeuvres, elle intègre également l’apport des peintres expressionnistes abstraits américains tels Robert Motherwell, Mark Rothko ou Jackson Pollock en nouvelles références de ses dialogues artistiques. Fabienne Verdier va abandonner les pinceaux au délié classique pour créer un pinceau monumental, à la dimension de son corps et de ses toiles monumentales.
Le corps de l’artiste est au centre de la fabrication de l’oeuvre
En 2006, un nouvel atelier de peinture est construit, dessiné par l’architecte Denis Valode et entièrement organisé autour d’une « fosse » au-dessus de laquelle l’artiste manœuvre, grâce à un jeu de poulies, le monumental et lourd (près de 60 kg) pinceau fabriqué avec vingt-cinq queues de chevaux et suspendu au plafond. Le corps de l’artiste est au centre de la fabrication de l’œuvre tel un pendule. Lors de sa résidence aixoise, elle déplace avec l’aide de complices locaux (merci entre autres à l’association les amis de Sainte Victoire) et quelques ânes, son atelier en haut de la Montagne Ste Victoire, pour réaliser ses immenses toiles. Un film réalisé par son fils, présenté aussi au musée Granet retrace cette aventure artistique inhabituelle. Ces oeuvres “sur le chemin de Cézanne” constituent le dernier temps fort de cette rétrospective picturale.
Repères :
> Au musée Granet, l’exposition retrace le parcours de Fabienne Verdier depuis son retour de Chine … Il s’agit de la première rétrospective de l’artiste en France après celle au Hong Kong City Hall en mai 2014. Commissariat de l’exposition : Bruno Ely, conservateur en chef et directeur du musée Granet.
> En marge de cette rétrospective, à suivre d’autres événements autour de Fabienne Verdier.
Au musée du pavillon de Vendôme du 21 juin au 13 octobre 2019, l’Atelier nomade présente les techniques de travail de Fabienne Verdier. Dans ce lieu atypique du XVIIIe consacré à l’art contemporain, posé dans un jardin en plein cœur de la ville, on pourra voir “l’atelier nomade” de l’artiste, celui qui lui a permis de travailler “sur le motif”, dans la nature même. On y verra aussi ses pinceaux aussi bien en poils de barbe de rat que de plume de coq… une salle entière sera consacrée aux dessins et gouaches réalisées au sommet de la montagne Sainte -Victoire ; un film Walking painting fera mieux comprendre la complexité du processus de création de l’artiste. En écho, au premier étage, on pourra voir le “storyboard” des différentes phases de travail qui ont abouti à ses dernières oeuvres inspirées des lieux cézanniens et visibles au musée Granet.
À la Cité du livre – galerie Zola du 21 juin au 14 septembre sera présentée Sound traces, installation une installation vidéo dans laquelle le visiteur pourra véritablement s’immerger. Cette oeuvre cinématographique est le résultat d’une résidence durant l’été 2017 à l’invitation de l’académie du festival d’art lyrique d’Aix-enProvence.
Lien utile :
Le site officiel de l’exposition et du musée Granet