Jeudi 28 juin, le conseil de la Métropole a voté la signature du « pacte de confiance » avec l’État pour éviter de faire courir un risque financier trop grand à l’institution.
« Pas le choix ». C’est dans ce contexte que la Métropole Aix-Marseille Provence s’est prononcée en faveur de la signature du contrat qui a été élaboré avec les services de l’État, visant à réduire les dépenses publiques. Signature qui doit intervenir avant le 30 juin. La Métropole ne doit pas dépasser 1,35% au risque d’être pénalisée financièrement (lire notre précédent article). Plusieurs maires remettent en cause ce pacte de confiance qui conduit plutôt aux doutes. Le manque de visibilité et de lisibilité sur les deux prochains exercices 2019 et 2020 fait défaut selon Loïc Gachon. Le maire (PS) de Vitrolles, dont la commune a signé le contrat il y a quelques jours, souligne « les engagements lourds qu’il fait peser sur les collectivités avec d’importantes conséquences, sans aucun engagement ferme de l’État, même pas sur le maintien des dotations et des ressources ». S’il a voté « sans pleine confiance », le maire de Cabriès, Hervé Fabre-Aubrespy, lui, s’est abstenu, pointant du doigt les désengagements de l’État : « On ne peut pas apposer sa signature à côté de celui qui n’a pas respecté sa parole ».
Vers une déflation de la Métropole
Pour Eugène Caselli, le contrat va dans le sens d’une politique de « déflation ». Et de s’interroger : « Veut-on nous pousser à privatiser les services publics de nos collectivités ? ». Pour le conseiller métropolitain socialiste, la contractualisation est tout simplement « une recentralisation qui refuse de dire son nom ». Le maire LR d’Aix-en-Provence, Maryse Joissains, s’est dite en phase avec ces discours, et « cette tentative de l’État de recentralisation ». Si son vote est allé en faveur de la signature du contrat, il reste pour elle « dangereux de l’appliquer automatiquement comme le fait la préfecture. Cela nous conduit à une déflation de cette Métropole et nous ne pourrons pas élaborer le budget 2019 ».
Gaby Charroux demande une exonération
Soucieux de « donner une chance à cette collectivité », Gaby Charroux avance le fait de contractualiser « est un handicap notoire qui hypothèque un peu plus l’avenir de la Métropole qui n’a que deux ans d’existence ». Comme pour le territoire du pays de Martigues, le maire (PC) souhaite que la Métropole demande au gouvernement de l’exonérer de ce pacte.
Le vice-président, délégué aux finances, « d’accord sur l’atteinte à la liberté des collectivités territoriales », constate toutefois « un progrès », avec ce pacte mettant fin « aux ponctions d’office » sous le précédent quinquennat « sans discussion ». « On ne peut pas faire prendre le risque à la collectivité à 100% d’où la nécessité de signer ce contrat qui nous oblige à des comportements financiers vertueux et ça c’est une bonne chose ».