À l’initiative de l’élu insulaire Paul Giacobbi, une majorité de députés -socialistes, radicaux et écologistes – ont adopté dans la nuit du 3 au 4 mars un amendement permettant de taxer les navires qui viendraient à mouiller dans les eaux corses de Bonifacio ou Scandola. Cette redevance pourrait s’élever quotidiennement à 20 € par mètre de l’embarcation; son montant (non fixé par le texte) serait précisé par décret.
Un tel impôt pour les navigants avait déjà été repoussé il y a un mois au Parlement. Député des Bouches-du-Rhône et premier adjoint au maire de Marseille, Dominique Tian proteste énergiquement contre cette mesure et exhorte ses collègues du Sénat à repousser ce projet. Il redoute qu’au delà de la Corse l’ensemble des aires marines protégées puisse être concerné, soit 88 000 km2 de zones côtières, incluant le littoral Mediterrannéen et même le parc national des Calanques.
Échec en Sardaigne
Dominique Tian rappelle que les plaisanciers, comme lui-même, financent chaque année le Conservatoire du littoral, à hauteur de 37 millions d’euros. Si cette taxe de mouillage était retenue, les 5 000 entreprises françaises de nautisme et leurs 40 000 emplois seraient précarisés et vulnérables selon lui. L’élu marseillais souligne en outre que la Sardaigne avait instauré un tel impôt en 2006. La fréquentation de ses rivages connut alors une chute de moitié. Les Sardes ont renoncé trois ans plus tard à ce prélèvement. Toutefois M.Tian n’évoque pas l’existence aux Antilles d’une redevance de 20 dollars par jour de stationnement des bateaux croisant en secteur caraïbes.
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