Nicolas Pagnol, petit-fils de Jacqueline et Marcel Pagnol. « Jacqueline Pagnol nous a quittés ce lundi 22 Août 2016 à Paris. Celle que son mari aimait à présenter comme “son brin de poésie et de tendresse” s’est éteinte à 95 ans auprès des siens. Pour elle, Marcel Pagnol écrivit et réalisa Manon des Sources, mais c’est certainement dans le rôle de Naïs qu’elle fût la plus rayonnante. Elle sut redonner le goût de la création à son mari après les douloureuses épreuves de l’Occupation et sans sa bienveillance et sa joie de vivre les lignes claires et limpides des deux chefs-d’œuvre que sont La Gloire de mon Père et le Château de ma Mère n’auraient sans doute jamais coulé de la plume de Pagnol sur les pages de ces vieux cahiers d’écoliers qu’il aimait tant. Depuis son décès en 1974, elle s’était employée à faire rayonner son œuvre en créant notamment le Prix Littéraire Marcel Pagnol. Elle va aujourd’hui rejoindre son Marcel au village de la Treille, sous une stèle de pierre de Cassis inondée de soleil, auprès de leur fille Estelle. “Fontes, amicos, uxorem dilexit” “Il aimait les sources, ses amis, sa femme.” Telle est l’épitaphe que l’auteur fit graver sur sa tombe. Il sera demain entouré de tout ce qu’il a aimé et très certainement par celle qui l’a le plus chéri. Une cérémonie se tiendra le vendredi 26 Août à 10h30 en l’église Saint Honoré d’Eylau puis au village de la Treille à une date ultérieure. »
Floryse Grimaud, Daniel Picouly (co-président), Azouz Begag, Guy Goffette, Dominique Guiou, Karin Hann, Xavier Houssin, Stéphanie Janicot, Claude Pujade Renaud. Les membres du Jury du Prix Marcel Pagnol. « Jacqueline Pagnol nous a quittés. Les membres du Jury du Prix Marcel Pagnol qu’elle présidait depuis la création du Prix en 2000 disent leur grande tristesse mais aussi tout le bonheur qui a été le leur de choisir, année après année, à ses côtés, le lauréat du Prix Marcel Pagnol. Grande lectrice, formidable critique, Jacqueline Pagnol apportait aux délibérations sa voix singulière et sa lecture intime. Nous l’entendons encore conclure ses choix par « Marcel aurait aimé ». C’est avec Nicolas Pagnol, membre du Jury depuis 2014, que nous tenterons désormais de répondre à cette question.
Jean-Claude Gaudin, maire de Marseille et président de la Métropole. «C’est avec beaucoup d’émotion que j’apprends aujourd’hui le décès de Jacqueline Pagnol, survenu à l’âge de 95 ans. Elle fut une actrice de renommée internationale à travers notamment son rôle de Manon des Sources dans le film que son mari avait réalisé pour elle. Depuis la mort de ce dernier, elle n’a cessé d’en promouvoir et d’en valoriser l’héritage artistique. Au cours des années, la famille Pagnol a tissé des liens très forts avec Marseille, dont le nom résonne encore à la simple évocation du ferry boat, du bar de la Marine et du château de ma mère, La Buzine, dont nous avons fait la maison des Cinématographies de la Méditerranée. A l’occasion du 120ème anniversaire de la naissance de Marcel Pagnol, l’an dernier, la trilogie restaurée « Marius, Fanny, César » avait été projetée en plein air, sur le Vieux-Port. Un événement qui avait constitué un véritable retour aux sources pour cette oeuvre qui fait partie du patrimoine marseillais. Avec la disparition de Jacqueline Pagnol, la Provence devient orpheline de l’une de ses plus anciennes ambassadrices, femme de lettres et de culture, inspiratrice d’une oeuvre qui a traversé les générations. A sa famille, son petit-fils Nicolas Pagnol, j’adresse mes plus sincères condoléances. »
Sylvia Barthélémy, présidente du Conseil de territoire Pays d’Aubagne et de l’Etoile. « C’est avec une immense tristesse que j’ai appris la disparition de Jacqueline Pagnol, l’épouse de Marcel Pagnol et la grand-mère de mon ami Nicolas Pagnol, décédée hier à l’hôpital américain de Neuilly. Elle avait 95 ans. Elle a souhaité être inhumée à La Treille aux côtés de son époux et de sa fille Estelle. Jacqueline Pagnol était l’incarnation de Naïs et de Manon des sources, mais au-delà de ses rôles au cinéma, elle était avant tout une femme de culture et d’intelligence. Elle a permis à Marcel Pagnol de se renouveler, de se réinventer. Il disait d’ailleurs d’elle qu’elle lui avait permis de « poursuivre une vie de roulotte ». Elle est aussi à l’origine du Prix Marcel-Pagnol pour lequel, cette année encore, elle avait participé à la sélection et au jury. J’ai eu la chance de la rencontrer lors de la remise du Prix Marcel-Pagnol à Paris il y a quelques années, je conserve le souvenir d’une femme d’une grande beauté, malgré les années. Elle portait ce jour-là autour du cou le collier de Manon. »