Chanteurs, acrobates, jongleurs, magiciens et conteurs. Ils viennent d’Angleterre et de Belgique, d’Espagne aussi, mais la moitié des compagnies inviteées sont locales. Arles propose ce festival de rue chaque début d’hiver depuis dix ans.
En ouverture, samedi 20 décembre, de 19 à 20h, une troupe hispano-argentine grimpe à 30 mètres au dessus de la place de la mairie, prestation aérienne baptisée K@osmos. Suivra, sur la façade de l’hôtel de ville, une projection monumentale en 3D, avec effets spéciaux spectaculaires. Ce trompe l’œil en musique magique s’intitule “les murs du son”. Une création du studio marseillais Univup. Aura au préalable défilé dans les rues d’Arles une famille d’échassiers lumineux représentant à la fois la neige, la glace, le gel… Mais aussi la grâce et l’esprit sacré des fêtes de fin d’année. La compagnie Gratte ciel clôturera cette soirée de lancement, avec une féerie scintillante, toute en couleurs.
Les quatre jours suivants, du dimanche 21 au mercredi 24, seront enflammés sur un rythme ternaire.
1-en début d’après-midi, les artistes arlésiens se produiront pour les plus jeunes en différents théâtres et maisons de la cité, à l’abri donc.
2-des chorales locales -ou plutôt, des chor’arles, comme on dit ici- accompagneront dans les rues commerçantes une déambulation décalée et joyeuse… Scandée à grand renfort de pétards par d’étranges silhouettes qui se gonflent et s’envolent, éclairées de l’intérieur.
3-en fin d’après-midi, avec Baba Yaga, les Patoupareils, Fiers à cheval et autres allumeurs d’étoiles, il s’agira d’affronter les plus longues nuits de l’année.
Les plus hardis se rendront Place Voltaire où les attend la “drôle de patinoire”, c’est la seule activité payante (2 euros la demi-heure). Tous les spectacles sont gratuits.
Une veillée de Noël couleur créole
La ville d’Arles consacre environ deux cents mille euros de son budget culturel annuel à ce festival, convaincue qu’une bonne moitié de cette somme est réinjectée dans l’économie locale, notamment en hôtellerie et restauration. En effet, un tiers des 35 000 spectateurs attendus viennent d’Aix ou Marseille, d’Avignon ou de Montpellier. L’ultime veillée du 24 sera couleur créole, avec l’association arlésienne Janmbé Dlo, fêtant pour l’occasion l’anniversaire de l’abolition de l’esclavage à la Réunion ; c’était un 20 décembre, en 1848, et l’île comptait alors soixante mille esclaves !
Plus d’informations sur le site de la manifestation.
(Illustration : capture d’écran Daily Motion, teaser Drôles de Noëls)