Lundi 15 juillet au terme de six jours de compétition, le jury du FID Marseille présidé cette année par Sharon Lockhart – photographe, réalisatrice américaine – a dévoilé le palmarès. Parmi les 53 films en compétition Nunca Subí El Provincia (Jamais je n’ai gravi la Province) d’Ignacio Agüero, remporte le grand prix de la compétition internationale pour la deuxième fois.
Un documentaire sensible sur les effets collatéraux de la modernisation d’un quartier situé aux abords de Santiago. Un sujet récurrent dans la filmographie du cinéaste chilien, lauréat du FID en 2016. Dans cette oeuvre qui mêle des images d’aujourd’hui à celles d’hier, Ignacio Agüero capte le passage du temps, interroge les habitants, évoque les figures emblématiques du quartier, la faillite des petits commerçants et nous livre sa propre histoire.
Doublement récompensé, Príncipe de paz/Prince of Peace, premier long-métrage du jeune cinéaste mexicain Clemente Castor reçoit la mention spéciale grand prix de la compétition internationale et la mention spéciale Prix national des arts plastiques (Cnap).
Cinq réalisatrices dans le palmarès
Parmi les quatorze réalisatrices présentes dans la compétition, cinq ont été distinguées cette année : Marwa Arsanios, vidéaste et artiste libanaise obtient le prix Georges de Beauregard International avec Who’s is afraid of Ideology ? Une investigation dans les montagnes du Kurdistan en passant par un village au nord de la Syrie jusqu’à la Bekaa au Liban. Sur ces territoires en guerre, des femmes, combattantes ou réfugiées, tentent de s’organiser pour maintenir un équilibre avec la nature grâce à un savoir ancestral.
Autre lauréate, la cinéaste portugaise Leonor Noivo doublement récompensée pour Raposa (Renard). On se s’étonnera pas que cette fiction qui traite avec finesse de l’anorexie, sans jamais la nommer, ait obtenu la mention spéciale Prix Georges de Beauregard International, doublée de la mention spéciale Marseille Espérance, attribué par les élèves de l’Ecole de la deuxième chance de Marseille. Au palmarès également, Callisto Mc Nulty, obtient le prix du Groupement National des Cinémas de Recherche (GNCR) pour Delphine et Carole Insoumuses. Un documentaire passionnant et jubilatoire sur deux figures du féminisme : la vidéaste Carole Roussopoulos et l’actrice Delphine Seyrig, aujourd’hui disparues.
Enfin Holy Days de la cinéaste algérienne Narimane Mari a reçu le prix du Centre national des arts plastiques et Chanson triste de Louise Narboni a été doublement récompensée par le prestigieux Prix Georges de Beauregard National et le Prix Renaud Victor, attribué par un jury composé de personnes détenues du centre pénitentiaire des Baumettes.
D’autres oeuvres de belles factures figurent également au palmarès à l’instar de Cementery (Cimetière) du cinéaste catalan Carlos Casas qui reçoit trois distinctions : le prix de la Fondation culturelle Méta, le Prix Marseille Espérance et la mention spéciale prix des lycéens. Ce voyage initiatique sublimé par la magie des images, nous emmène au coeur de la forêt tropicale à la recherche du mythique cimetière des éléphants …
En conclusion, une 30e édition passionnante, rendez-vous l’année prochaine pour découvrir de nouvelles oeuvres singulières d’auteurs reconnus et de cinéastes à l’avenir prometteur.
Liens utiles :
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