Il a tapé du poing sur la table, sans cesse. Il a parlé fort, beaucoup plus fort encore que d’habitude. Durant une petite demi-heure au quartier général de campagne des Républicains, rue Sainte Cécile à Marseille, Jean-Claude Gaudin n’a pas ménagé ses efforts ni fait dans le détail pour donner un dernier coup de rein en direction de Christian Estrosi, la tête de liste Les Républicains, arrivé deuxième dimanche dernier derrière Marion Maréchal-Le Pen, lors du premier tour des élections régionales en Paca.
Visiblement revigoré par les sondages publiés mercredi 9 décembre en début de soirée, le maire de Marseille lance même un « vous, vous m’avez régalé » à notre confrère de La Marseillaise. Quotidien dont la ligne éditoriale n’est pas toujours enclin à la ligne gaudiniste. Acte 1 de la mission : énumérer les qualités de Christian Estrosi. Jean-Claude Gaudin rappelle avec un accent encore plus marseillais qu’à l’accoutumée que le maire de Nice a donné « toute leur place aux start-up avec le label Frenchtech (prononcé par Jean-Claude Gaudin à la manière du « Ferry Boat » qui relie les deux quais du Vieux-Port). Du Jean-Claude Gaudin, pur jus.
Une conférence de presse, durant laquelle le maire de Marseille a donc tenu à rappeler à quel point « notre région ne peut faire marche arrière. Le vote extrémiste, a tonné Jean-Claude Gaudin, isolerait Paca au niveau international. Le FN élu, ce sera six années de perdu. » Le Front National, « cette équipe d’amateurs, explique Jean-Claude Gaudin à côté d’un Renaud Muselier silencieux et attentif, conduite par une inexpérimentée. Nous devons nous mobiliser pour éviter l’exclusion, l’illusion que représente le FN. Cette menace, ce danger pour tout le monde et dans tous les domaines ».
« Avoir des contacts avec les forces de gauche »
Au pied du portrait du Général de Gaulle, Jean-Claude Gaudin garde son lyrisme pour évoquer l’appel lancé aux électeurs socialiste dont le candidat Christophe Castaner s’est retiré au soir du premier tour. Aucun doute, selon lui, sur le fait que Christian Estrosi ne s’ouvre sur sa gauche pour le maire de Marseille car « c’est notre attitude, nous ne sommes gênés en rien. Il faudra avoir des contacts avec les forces de gauche plusieurs fois par an quand nous serons élus ». Pour cette mission, Jean-Claude Gaudin sait parfaitement au fond de lui l’importance de Renaud Muselier aux côtés de Christian Estrosi ; la Riviera n’étant pas franchement réputée pour ses accointances avec le PS et ses électeurs.
Le maire de Marseille et Renaud Muselier, tête de liste dans les Bouches-du-Rhône ont ensuite pris la direction du Var pour un meeting en fin de journée. Dimanche soir, Renaud Muselier ne sera pas à Marseillais mais à Nice, en compagnie de Christian Estrosi pour attendre les résultats.
«J’aurais presque préféré du 51-49»
Les deux sondages publiés mercredi 9 décembre, en début de soirée, qui placent Christian Estrosi en tête devant Marion Maréchal-Le Pen, lors du second tour des élections régionales ont revigoré les troupes du côté des Républicains. « Une bouffée d’oxygène » confient certains cadres du parti à Marseille. En revanche, d’autres mettent en avant la prudence et estiment même qu’ils auraient « préféré un sondage à 51-49 [ toujours en faveur de Christian Estrosi, NDLR], histoire de ne surtout pas donner l’impression aux électeurs socialistes que la partie est gagnée et que l’on peut battre largement le FN, tout reste à faire et rien n’est gagné »
Jean-Claude Gaudin a profité de l’occasion pour revenir sur les querelles internes chez Les Républicains au plan national