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Le promoteur immobilier Quartus a démenti toute velléité d’investir dans Nice-Matin. Il confirme en revanche son intérêt pour la transformation du patrimoine immobilier du groupe.
C’est par un communiqué de presse que le promoteur immobilier Quartus, actionnaire du journal La Marseillaise, a démenti une information récemment évoquée par la Lettre A, selon laquelle le groupe parisien envisagerait une prise de participation dans le titre Nice Matin.
« Contrairement aux fausses informations qui ont circulé récemment, le groupe Quartus n’a jamais été candidat, directement ou indirectement, au rachat du Groupe Nice Matin, pas plus qu’il n’a l’intention d’investir dans la presse, quelle qu’elle soit. Il en est de même pour l’amalgame opéré sur le siège de la Marseillaise », affirme le groupe immobilier. En clair : l’immobilier, oui, la presse, non…
La Marseillaise: une prise de participation liée à la situation juridique
Quartus, groupe créé en 2014 par l’entrepreneur Franck Dondainas, se définit comme un «ensemblier urbain dédié aux nouveaux usages ». Récemment entré au capital de La Marseillaise en grandes difficultés, il en a acquis 25% du capital (33% selon la Lettre A) pour 300 000 euros. Surtout, le promoteur parisien a racheté le crédit-bail d’une valeur de 1,7 million d’euros qui plombait les comptes du quotidien. Cette transaction le rendra propriétaire du siège du quotidien provençal d’ici 2024.
Une opération que Quartus justifie comme suit : « La réhabilitation du siège de La Marseillaise, qui passait par une prise de participation compte tenu de la situation juridique de ce bien immobilier, est simplement à l’image des programmes que le groupe développe depuis plusieurs années, en animant des tiers-lieux comme ce sera le cas au rez-de-chaussée de La Marseillaise ».
Intérêt confirmé pour la transformation des anciens bâtiments de Nice-Matin
« Si Nice-Matin prévoyait de transformer ses anciens bâtiments en lieu événementiel, Quartus se positionnerait comme d’autres acteurs de l’animation de tiers-lieux sur ce projet, comme il le fait déjà d’ailleurs sur d’autres lieux événementiels non liés à la presse dans le reste de la France, à l’instar de l’immeuble 6b et des usines de Christofle à Saint-Denis, d’Ilink sur l’ïle de Nantesdes ateliers mécaniques à la Seyne sur Mer et prochainement de l’îlot HQ2 à Clermont-Ferrand », poursuit le communiqué.
On comprend donc entre les lignes que c’est bien le patrimoine immobilier de Nice-Matin qui intéresserait le promoteur : en particulier l’ancienne imprimerie, qui selon La Lettre A fait l’objet d’un projet de transformation en une salle de congrès de 1 000 m2.
Le démenti du groupe Nice-Matin
Le groupe Nice-Matin a également démenti via communiqué le fait que Quartus soit “candidat à la reprise du quotidien du sud-est de la France”… mais confirmé que Quartus est bien son partenaire pour le développement de ses activités événementielles.
“Si, depuis deux ans et dans le cadre exclusif du développement de nos activités événementielles, le groupe Quartus est effectivement notre partenaire, il n’a jamais été question aucunement d’une entrée au capital du groupe Nice-Matin, encore moins d’une éventuelle valorisation du patrimoine immobilier détenu par notre journal de la part de Quartus ou d’ailleurs de toute autre société de promotion immobilière. L’équipe dirigeante du Groupe Nice-Matin s’emploie en effet depuis quatre ans à se prémunir de toutes velléités de spéculation immobilière sur ses actifs ainsi qu’à sauvegarder à tout prix l’intérêt des salariés/actionnaires”.
Le patrimoine immobilier de Nice-Matin est pour l’heure “frapppé d’inaliénabilité” par une décision du Tribunal de commerce de Nice, “à la demande de la Société Coopérative d’Intérêt Collectif”, rappelle le communiqué de Nice-Matin.
En 2014 en effet, le groupe a été repris à l’issue d’une procédure judiciaire par une coopérative de salariés, la Société coopérative d’intérêt collectif des salariés de Nice-Matin (SCIC). Fin 2016, le groupe belge Nethys, également actionnaire de La Provence, est entré au capital de Nice-Matin via sa filiale Avenir Développement.
Quant à une éventuelle entrée de Quartus au capital de Nice-Matin, il s’agirait selon La Lettre A d’une hypothèse au cas où Nethys souhaiterait se retirer. Cette option avait été évoquée par un représentant de Publifin, actionnaire de Nethys, sur les ondes belges.
La Lettre A répond aux accusations de fake-news
Le quotidien d’informations, généralement bien informé, a tenu à répondre à Nice Matin qui va jusqu’à l’accuser de colporter des “fake-news” dans son communiqué. “Le groupe Nice Matin croit pouvoir qualifier dans son communiqué La lettre A de propagateur de ‘fake-news’ et de ne pas l’avoir contacté pour vérifier ses informations. La violence de l’attaque est à la mesure de son embarras: l’auteur de l’article a eu le 25 octobre un entretien téléphonique avec le président du groupe, Jean-Marc Pastorino. Celui-ci a confirmé le projet de salle de congrès avec Quartus et n’a pas répondu à la question concernant l’éventuelle entrée du promoteur au capital du journal”.