Au lendemain de la dernière conférence Apple, le show Provence Factory (écrire P.Factory) paraît modeste. Mais l’ambition est grande et rejoint celle de la Silicon Valley américaine comme le souligne, dans une vidéo projetée sur grand écran, Cyril Zimmermann, président de HiMedia et l’un des 41 investisseurs de P.Factory. « Il faut créer ici un écosystème qui mette en commun les énergies pour que le territoire rayonne au niveau international », souligne celui qui oscille entre Paris, siège de sa société et Marseille, son lieu de résidence. « C’est très important d’avoir un lieu où ceux qui veulent développer une entreprise puissent échanger, être en réseau, bénéficier de conseils », ajoute le PDG, également président de l’association de l’économie numérique Acsel.
Surperformer le capital risque traditionnel
Plusieurs centaines d’invités sont réunis dans le grand amphi de l’EMD (école de commerce et de management de Marseille). Patrick Siri, président et Bertrand Bigay, directeur général, co-fondateurs de P.Factory, semblent satisfaits de l’engouement suscité par leur initiative. Alexandra Galdon, l’animatrice de LCM – chaîne qu’ils ont dirigée – anime la présentation. Les deux compères présentent le concept et la grandes valeurs de P.Factory : formation, éducation, accélération au service de jeunes pousses du numérique (des entreprises plus matures peuvent aussi frapper à la porte) grâce, notamment, à l’intégration de l’entreprise dans un club de privilèges et à la mise à disposition d’un réseau, le tout offert gratuitement. Ou presque. En contrepartie, P.Factory prend 3 % du capital de la start-up puis un éventuel ticket lors de la première levée de fonds avec décote de 30%. Objectifs : améliorer les performances de réussite des projets : un succès sur dix dossiers dans le capital risque traditionnel contre un objectif de trois succès sur dix au sein de l’accélérateur
> Pour aller plus loin : lire l’analyse de notre expert innovation, Rodolphe Uhlmann.
Plus d’un million d’euros réuni
Pour réussir, Bertrand Bigay et Patrick Siri ne sont pas seuls et dévoilent les noms des investisseurs qui ont mis chacun de 20 à 30 000 euros dans l’affaire. Le réseau Provence Business Angel, dont Patrick Siri est président, est très présent à l’instar de Vincent Deruelle, Yves Martin-Chave, Carole Florisoone ou Jacques Meler. Plusieurs chefs d’entreprise, impliqués à la Chambre de commerce et d’industrie Marseille Provence, participent également comme Jean-Daniel Beurnier, Eric Ammar ou Jean-Luc Venturino. Outre Cyril Zimmermann, d’autres patrons du numérique sont là aussi : Marc Schillaci, Michel Athénour, Séverine Grégoire ou Yann Le Fichant. D’autres noms connus viennent compléter ce joli tableau de chasse tels que Didier Parakian (par ailleurs adjoint à l’économie de la Ville de Marseille), et Emmanuel Barthélémy (ex-président de la Société Marseillaise de Crédit). Aux côtés de ces investisseurs individuels, la Caisse d’Epargne a fait le plus gros chèque : 300 000 euros. Au total, plus d’un million d’euros a été rassemblé.
Autre soutien, et non des moindres, pour le nouvel outil qui veut rayonner de Montpellier à Nice : l’accélérateur parisien The Family. Il sert de modèle au petit frère Marseillais. Oussama Amar, son fondateur, est heureux de commencer par Marseille les partenariats qu’il souhaite établir dans les grandes métropoles du monde. P.Factory vise, pendant sa première année, à accompagner une trentaine de projets. Une dizaine ont déjà été sélectionnés. Rendez-vous dans douze mois avec les premières pépites.