Le préfet des Bouches-du-Rhône a signé mercredi 31 juillet 2024, un arrêté complémentaire concernant l’exploitation d’une activité de réparation navale dans la forme 10 du Grand Port de Marseille (GPMM). Selon la préfecture, cette décision fait suite à « une période de concertation de plusieurs semaines avec les parties concernées. » L’objectif affiché est de concilier le maintien de l’activité industrielle avec la préservation de la qualité de vie des riverains.
En mai dernier, une manifestation de riverains avait provoqué un face à face musclé avec des salariés de la forme 10. L’ancien député de la circonscription Henri Jibrayel avait notamment été poussé au sol et transporté, après sa chute à l’hôpital, selon son fils Sébastien Jibrayel, élu de la Ville de Marseille, également présent sur les lieux des incidents.
J'ai rejoint la manifestation avec le peuple contre les nuisances de la forme 10.
— Sébastien Jibrayel (@sjibrayel) May 16, 2024
Je viens d'être agressé sauvagement avec mon équipe par les manifestants et employés de la forme 10
Henri Jibrayel est transporté à l'hôpital
Je dépose plainte et condamne fermement ces méthodes
La préfecture réaffirme l’importance économique de l’activité, déclarant que la démarche vise à « consolider, dans la durée et en soutien aux entreprises utilisatrices, les atouts offerts par cette installation industrielle majeure en termes d’emplois et de rayonnement du savoir-faire industriel marseillais en matière de réparation navale. » Cependant, l’arrêté reconnaît également la nécessité d’encadrer les opérations susceptibles d’occasionner des troubles importants pour les riverains habitants à l’Estaque.
« Consolider le dialogue entre tous les acteurs dans la logique du dialogue ville-port »
Concrètement, l’arrêté prévoit trois obligations principales pour l’exploitant du site, la compagnie CNM (Chantier naval de Marseille, du groupe Genova Industrie Navali) : la mise en place d’un dispositif de mesure du bruit assorti de points de bilan, la création d’une commission de suivi devant se réunir régulièrement, et l’instauration de restrictions horaires pour les activités les plus bruyantes, qui ne devront plus intervenir le soir et la nuit.
Pour assurer la mise en œuvre effective de ces mesures, un comité de suivi dont la représentation n’est pas précisée, sera installé en septembre. La préfecture indique que cette instance « permettra de consolider le dialogue entre tous les acteurs dans la logique du dialogue ville-port instaurée il y a maintenant plusieurs années à Marseille.» La démarche de Dialogue Ville-Port s’inscrit en droite ligne de la « Charte Ville – Port » signée le 28 juin 2013 mais peine pourtant à exister véritablement sur le terrain.
La Préfecture des Bouches-du-Rhône conclut qu’ « un équilibre a pu être trouvé pour concilier les différents intérêts en jeu, d’un côté la préservation d’une activité navale performante et génératrice d’emplois pour toute la filière portuaire et, de l’autre, la protection des conditions de vie des riverains du site ». L’efficacité de ce dispositif dépendra de la qualité du suivi et du dialogue entre les différentes parties prenantes.