Un peu moins d’un an après la commercialisation de sa technologie, un service d’interprète en direct vidéo sur tablette, la start-up Ouispeak ouvre son capital. Elle vient de lancer une campagne de financement participatif sur la plateforme Ayomi avec l’objectif d’atteindre les 150 000€. « Cette somme va notamment permettre le développement commercial et international de notre plateforme, ainsi que le lancement prochain d’une application mobile », explique à Gomet’ Andréa Miglietta, directeur général et cofondateur de Ouispeak avec son frère Valentin Effantin.
BHV, Cap 3000, Longchamp déjà séduits
Concrètement, la solution Ouispeak repose sur des tablettes placées dans des boutiques ou des points d’informations (comme dans les aéroports par exemple). Elles permettent à des touristes parlant japonais, russe ou mandarin d’être mis en relation avec des interprètes pour faciliter leurs échanges avec les vendeurs ou agents présents sur place. « Ça aide vraiment les vendeurs et les touristes à communiquer. Et pour les boutiques, à vendre. Dans deux tiers des cas, un touriste qui a utilisé notre service va jusqu’à l’achat car il a été bien renseigné », met en avant Andréa Miglietta.
La start-up a déjà déployé sa technologie dans les boutiques du BHV, grand magasin spécialisé appartenant au groupe Galeries Lafayette, situé dans le quartier du Marais à Paris, dans le centre commercial Cap 3000 à Nice ainsi que dans cinq points de vente et boutiques de la marque Longchamp. Elle est également présente sur deux points d’information à l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle.
À partir du 15 juillet 2019, c’est aussi à l’aéroport de Nice qu’elle se trouvera. « Trois correspondances Pékin-Nice y ouvriront dès le mois d’août, ce qui nous a permis de nous y installer car le mandarin est une langue encore peu parlée aujourd’hui. On espère que d’autres boutiques et points d’information de la Côte d’Azur feront appel à nous face à l’arrivée de cette nouvelle clientèle », lance le directeur général. Depuis son déploiement en septembre 2018, la plateforme Ouispeak a enregistré 4 000 appels.
Nouvelles langues et nouvelle appli
La plateforme Ouispeak devrait bientôt être étoffée de trois nouvelles langues grâce à la campagne de financement participatif : le coréen, l’arabe et l’espagnol. L’anglais n’y figure pas dans les langues principales, mais est une option que les clients peuvent ajouter. « Dans le monde du tourisme, surtout à Paris, le personnel parle déjà anglais. C’est souvent un prérequis d’ailleurs. Les établissements n’ont donc pas besoin de nous pour échanger avec des touristes dans cette langue », confie Andréa Miglietta.
L’anglais fera toutefois partie des langues proposées dans la future application mobile Ouispeak. Cette dernière devrait sortir au mois de septembre 2019 et s’adresse cette fois directement aux touristes. Aussi bien, par exemple, à des Français qui partent au Japon qu’à des Japonais qui viennent en France. « Le principe restera le même, à savoir la mise en relation en direct vidéo avec un interprète. Le service sera payant, environ 30€ de l’heure ce qui revient à 0,50€ la minute. Cela pourra aider certains à se sortir de situations compliquées ». Andréa Miglietta fait ici référence à l’histoire qui est à l’origine de l’idée Ouispeak : « Mon frère a vu un couple de Japonais se faire voler son sac. Il a accepté de les accompagner au commissariat pour témoigner, mais ils ont dû attendre 4h30 la venue d’un interprète ! On s’est alors dit qu’il y avait matière à faire quelque chose ». C’est ainsi qu’ils créent Ouispeak en 2017, à Aix-en-Provence.
Seuls dans l’équipe pour le moment, les deux frères souhaitent embaucher des business développeur pour la suite ainsi que des interprètes. La start-up compte pour le moment plus de 150 interprètes qui travaillent comme freelance.