Trois ans déjà se sont écoulés depuis Marseille Provence 2013 et les institutions de la filière tourisme poursuivent leur travail marqué désormais du sceau de la coordination. C’est ainsi que Bouches-du-Rhône Tourisme a organisé, les mardi 4 et mercredi 5 octobre, un « éductour » sur le thème « Culture et architecture », avec ses partenaires comme les offices du tourisme de Marseille et d’Arles ou le Mucem. Cinq agences -parisiennes et toulousaine – ont répondu à l’invitation et sont venues découvrir les joyaux des deux cités, hors affluence touristique. Gomet’ s’est glissé parmi elles, le temps d’une première escale au musée Borély.
Pour Françoise Bonsignour, en charge des visites guidées à l’OT de Marseille, « l’office joue un rôle de conseil mais peut fournir aussi un programme clé en main. C’est donc très intéressant pour nous d’avoir cette rencontre avec les agences que nous avons, par ailleurs souvent au téléphone. Là, on discute toutes ensemble et je peux voir quelles sont leurs attentes ou si un produit que je compte mettre dans le prochain catalogue leur conviendrait. » En effet, l’OT de Marseille éditera d’ici la fin de l’année le nouveau catalogue et, comme dans de nombreux secteurs, tout est question de timing. Là, plus encore car il faut réserver avions, cars, hôtels, visites, guides… : la check-list s’allonge vite et le budget aussi.
Alors quelles sont les nouveautés qui pourraient figurer dans l’un des prochains catalogues de l’OT de Marseille ? « Comme ce catalogue est à destination du public, des agences et également du tourisme d’affaires, nous proposons environ une trentaine de produits différents, poursuit Françoise Bonsignour. Nous avons même intégré des produits spécialement conçus pour les familles. Ce qui m’importe le plus est de pourvoir faire la différence entre l’authentique et le piège à touristes, comme pour le savon de Marseille. Du coup, j’étudie la possibilité de faire visiter une véritable savonnerie. Même idée autour de l’huile d’olive ». Les véritables savonneries avec des maîtres savonniers ne se comptent plus que sur les doigts d’une main à Marseille. Quant à l’huile d’olive, les crus de la région méritent bien une escale.
Et notre bouillabaisse, que devient-elle ? « On la « personnalise » pour des groupes de 8 à 12 personnes au maximum, car ils vont eux-mêmes acheter les poissons au marché avant d’attaquer la préparation en cuisine et, bien sûr, la dégustation à table ». Plus concrètement et à destination des agences, « nous essayons de voir comment on peut réserver, en amont et le plus facilement possible, les billets pour les bateaux vers le Frioul. Il faut qu’on puisse leur faciliter toute cette partie logistique. Prenez l’exemple d’un séjour avec, au minimum, trois musées et une balade en mer, et multipliez le nombre de billets nécessaires par le nombre de personnes… Ce n’est plus un détail, c’est un véritable service que l’OT doit rendre ».
Les guides touristiques, à leur tour “ubérisés”
Cette rencontre a été également l’occasion d’évoquer la situation des guides conférenciers qui font face à une concurrence de type « uber ». Toutes les agences ainsi que l’office ont affirmé ne travailler qu’avec des guides certifiés. Le concours n’existant plus, la seule bataille gagnée par ces guides certifiés est d’avoir l’exclusivité des accompagnements dans les monuments historiques. Les autres catalogues ou guides vont alors proposer des « évocations » en passant devant un monument.
Côté agences, elles étaient donc cinq, ce mardi au musée Borely. Toutes spécialisées en voyages culturels et pas seulement sur l’Hexagone. Pour la majorité d’entre elles, leur clientèle est plutôt âgée (dès 50 ans), composée de professions libérales, d’enseignants à la retraite, de comités d’entreprise ou de membres d’associations culturelles. Certaines y ajoutent désormais des clients qui, après avoir fait des destinations lointaines, décident de découvrir la France. Là, le Sud a une place privilégiée et Marseille doit tirer son épingle du jeu. Pour Mélanie Polastron de Via Nostra à Toulouse : « J’ai déjà vendu Marseille comme destination mais je n’avais jamais visité ». Idem pour Corinne Jumeaux d’Intermèdes à Paris qui renchérit : « Je suis sous le charme, la lumière, le panorama… » Pari gagné.
(Illustration : Les agences de voyage découvrent les collections du musée Borély Eductour © DVillanueva)