Après dix ans de croissance continue, le secteur de la croisière affiche sa première baisse en 2017. Le nombre de passagers s’est établi à 1,48 million en recul net de 7 % par rapport à l’année précédente. « Toute la Méditerranée a été touchée par les attentats en France, en Turquie ou encore en Tunisie. Comme les plannings des armateurs se décident deux ans à l’avance, ce n’est que l’an dernier qu’ils ont pesé sur le tourisme local », explique le président du club de la croisière Marseille-Provence, Jean-François Suhas. L’ancien président des pilotes du port de Marseille ne semble pas s’en alarmer pour autant. Les mauvais chiffres étaient prévus depuis longtemps. En plus du contexte géopolitique délicat, le port de croisière a perdu environ 100 000 passagers suite à la disparition de la marque Croisière de France. De nombreux armateurs ont également choisi de repositionner leurs navires dans les Caraïbes et en Mer du Nord l’an dernier « mais ils vont revenir en force cette année », promet Jean-François Suhas.
Marseille au niveau de Miami au printemps 2018
Après cette année blanche, les prévisions pour la saison en cours sont bien plus optimistes. Le club de la croisière attend 1,75 million de passagers en 2018, soit une hausse de 13,3 %. Cette année, pas moins de 31 compagnies opéreront à Marseille avec 88 navires différents ce qui constitue un record. Pour preuve de son attractivité, le port va accueillir sept nouveaux navires tout juste sortis des chantiers navals dont le MSC Seaview (5 179 passagers) et le Symphony of the Seas de la Royal Carribean (6 296 passagers). Le club de la croisière s’attend notamment à un printemps exceptionnel avec plus de 80 escales : « On atteint des scores équivalents à ceux de Miami », se félicite son président. L’attractivité de Marseille devrait encore se confirmer les années suivantes avec 1,8 million de passagers prévus en 2019 et l’objectif de la barre des 2 millions en 2020 plus que jamais réaffirmé.
310 millions d’euros de retombées économiques pour la Métropole
La CCI Marseille-Provence vient de publier une nouvelle étude sur les retombées économiques générées par la croisière en 2016 à Marseille et ses alentours. Au total, elle estime que 310 millions d’euros ont été dépensés sur le territoire métropolitain grâce au dynamisme de cette activité. Les prestataires portuaires et les agents maritimes représentent à eux seuls 40 millions de recettes et 230 emplois. En allant plus loin sur les impacts indirects et induits, une note de 270 millions d’euros vient s’ajouter au pactole et près de 1 800 emplois à temps plein sont créés. L’étude évalue les dépenses quotidiennes d’un passager en escale à 69 euros en moyenne. Mais ce sont les départs de Marseille en tête de ligne qui rapportent le plus avec 150 euros par jour, « surtout quand on sait qu’ils restent environ 3 jours sur la ville », explique Elisabeth Coquet-Reinier, déléguée à l’attractivité et au rayonnement touristique à la CCIMP. Ainsi, pour développer les croisières au départ de Marseille, le club de la croisière travaille en étroite collaboration avec l’aéroport pour créer de nouvelles liaisons avec les marchés phares de la croisière. Ainsi, la Chine se développe assez bien mais les regards se tournent désormais vers New-York : « On y travaille sérieusement et les négociations sont en cours. Le port de croisière de Marseille est un atout indéniable pour convaincre les compagnies de créer de nouvelles liaisons chez nous », affirme Julien Boullay, le directeur marketing et communication de l’aéroport Marseille-Provence.
Le rapport complet du Club de la croisière 2018