La réouverture du tunnel du Rove à la circulation d’eau de mer est attendue depuis plus de quinze ans. Elle permettrait d’améliorer la qualité des eaux de l’étang de Berre, du canal du Rove et de l’étang de Bolmon. La ministre de l’Environnement, Ségolène Royal, s’est emparée du problème en mandatant une mission d’expertise le 24 février dernier. Deux inspecteurs généraux sont donc venus étudier les différentes options au mois de mars avant de rendre leur rapport il y a quelques jours.
Les maires militent pour l’ouverture à un débit de 10 m³/s
Le scénario envisageant un débit de 20 m³/s a été définitivement écarté, jugé trop cher avec un coût estimé à 31 millions d’euros, « aucune certitude n’existant quant à l’effet du pompage sur l’ensemble de l’étang de Berre », précise le rapport. La seconde possibilité à 10 m³/s nécessiterait un investissement de 25 millions d’euros environ avec un nouveau percement du tunnel au travers de l’éboulis, « la seule à même d’engager une réhabilitaion de l’ensemble de nos milieux aquatiques », prévenaient le Gipreb et les élus locaux dans un courrier adressé à la ministre, le 28 mars dernier. Pourtant, Bernard Abrial et Dminique Hucher, les deux ingénieurs chargés de cette mission, ont finalement opté pour l’option à 4 m³/s, « la plus économique et la moins risquée […] Elle semble compatible avec l’échéance de 2027 », affirment-ils dans leur rapport. Ce projet est évalué à 13 millions d’euros et ne demanderait pas de nouveau percement.
Dossier à suivre avec le nouveau gouvernement
« Nous ne pouvons nous contenter, aujourd’hui, de demies mesures ou d’expérimentations aléatoires », s’est offusqué Gaby Charroux, le maire de Martigues, en réponse aux conclusions de la mission des experts. Le président du Gipreb, Serge Andreoni, s’associe à cette réaction et affirme que : « Les coûts présentés par Egis pour le débit de 10 m³/s sont jugés trop conséquents mais nous sommes persuadés que des marges d’économies existent encore, notamment sur les questions hydrauliques ». Les soutiens locaux de ce projet vont devoir maintenant composer avec le nouveau gouvernement, ce qui ne manquera pas de retarder encore la remise en eau du tunnel. Le Gipreb attend la nomination du nouveau ministre de l’Environnement pour demander un nouveau rendez-vous et prêcher sa cause.