À la suite de l’étape du Tour de France à Marseille ce samedi, GoMet’ revient sur le service Le Vélo, des vélos en libre-service dans la ville. Et la possibilité pour chacun de se prendre pour Christopher Froome quelques instants. En tout cas bien utile ce jour d’étape.
130 stations réparties tous les 300 mètres, 1 000 vélos, un service 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 : voilà les chiffres du Vélo, le Vélib’ marseillais, dix ans après son arrivée dans la ville. « Le bilan est positif », se réjouit Yvon Luciani, directeur d’exploitation du service chez Cyclocity – JCDecaux. « On sent un réel engouement vers ce mode de déplacement ». Au premier semestre 2017, ce sont près de 14 000 abonnés longue durée (à l’année, ndlr) et 54 000 courte durée (7 jours) qui sont recensés. Selon Cyclocity, la clientèle est composée majoritairement d’hommes (55%), actifs, âgés de 25 à 35 ans et prenant le vélo pour un déplacement domicile-travail. « C’est plus agréable que d’être bloqué dans les transports », justifie Jules, qui utilise le service pour se rendre en cours.
Une ouverture aux touristes et aux entreprises
« Un des points positifs, c’est son tarif : 5€ pour l’année », souligne Marion, 23 ans, abonnée depuis un an. Après abonnement, les trente premières minutes sont gratuites, puis l’heure coûte 0,50€ ou 1€, en fonction de la durée d’abonnement. Le service s’accompagne d’une application smartphone – AllBikesNow – pour repérer les stations et les vélos disponibles. « Mais c’est très focalisé centre-ville, et il manque des vélos à certaines stations », notamment sur les hauteurs de la ville, déplore Marion.
Deux leviers de développement sont relevés par Yvon Luciani. D’une part, « nous allons lancer une offre pour les professionnels, puisqu’au 1er janvier 2018, les entreprises de plus de 1 000 salariés devront proposer de nouveaux modes de déplacement et d’écomobilité ». D’autre part, « on souhaite améliorer l’accessibilité auprès des touristes », avec des écrans plus intuitifs sur les stations par exemple.
Pas d’aménagement cycliste d’envergure
Mais le problème majeur reste la circulation cycliste à Marseille. « Normalement, quand on met en place un tel service, on lance une politique cyclable adéquat ». Cyril Pimentel, coordinateur du collectif Vélos en Ville, regrette qu’aucun aménagement d’envergure pour les cyclistes n’ait été fait depuis 2008, soit moins d’un an après le lancement du Vélo. « Les voitures sont imprudentes, les pistes et voies cyclables quasi-inexistantes, la route est en très mauvais état », ajoute Antoine, usager régulier du vélo libre-service. Chez Cyclocity, on répond que « le Marseillais demande des infrastructures, mais comme dans toutes les villes ». Mais du côté de la Métropole, le son de cloche est différent : les usagers qui trouvent Marseille inadaptée au vélo « ont en partie raison, reconnait Jean-Pierre Serrus, vice-président de la Métropole délégué aux transports, aux déplacements et à la mobilité, on n’a pas eu d’aménagement dans la durée. Mais aujourd’hui on a rejoint le club des villes et territoires cyclables, et il n’y a plus un seul projet de mobilité qui ne prennent pas en compte une solution active (marche à pieds, vélo) » Linda et Nafa, couple de touristes parisiens de 39 ans, viennent au secours de la ville : « Comparé à Paris, c’est mieux. À Paris, on ne se risquerait pas à circuler à vélo ». Les coureurs du Tour ne devraient heureusement pas souffrir de ces difficultés.
LIEN UTILE
Site Le Vélo