De quoi seront composés les programmes et enseignements ?
C.Z. : Il y aura des enseignements relatifs aux langages utilisés actuellement pour créer des applications autour de Facebook ou Google. Mais il y aura aussi des cours d’anglais, d’éloquence avec aussi des intervenants extérieurs pour partager leur expérience professionnelle ou universitaire. Un studio d’enregistrement de son et montage vidéo sera aussi en libre accès pour que le code ne soit pas qu’un écran noir avec des caractères verts et gris, mais s’incarne dans une utilisation ludique ou de loisirs comme la vidéo, le jeu vidéo qui peuvent avoir des débouchés professionnels. On mettra en place des partenariats avec des ateliers comme Ici Marseille de façon à avoir des applications avec des métiers manuels. On essayera aussi de créer des liens avec des exploitants agricoles ou personnes travaillant dans des jardins urbains de façon à ce que le code puisse s’intégrer à une activité du secteur primaire.
Comment sera financée l’école au quotidien et pour sa première année ?
C.Z. : La formation en continue, la vente des projets des étudiants ingénieurs et les contrats professionnels des codeurs financeront l’école dans trois ou quatre ans. Pour le début du projet on avait besoin de collecter des fonds pour se lancer avant d’être à l’équilibre. On a donc eu le soutien à titre de mécène de la plupart des entreprises membres du Top 20 et du Top 20 lui-même. Cette partie là représente la majorité du financement. L’autre partie vient de l’Etat par le programme Grande école du numérique, de la Région, du Département et de la Métropole. Le tout finance une association qui porte le projet à but non lucratif.
Quand et où sera ouverte La Plateforme_, et avec quelle équipe ?
C.Z. : L’école va s’installer au 8 rue d’Hozier à Marseille. Les travaux ont commencé il y a 10 jours et l’ouverture est prévue la troisième semaine de septembre. Nous disposons de 1 500 m2 dont 1 000 m2 ont déjà été aménagés. Je serai le président de l’association à but non lucratif qui va gérer La Plateforme_ Une équipe de quatre permanents a d’ores et déjà été recrutée dont le directeur opérationnel de l’école qui était l’ancien directeur de l’école Epitech à Marseille, Roxan Roumegas. Il y aura aussi des encadrants pédagogiques pour les différents projets. Une autre partie de l’équipe sera directement apportée par Centrale.
Comment résumer l’ambition de La Plateforme_ ?
C.Z. : L’ambition est de développer cette école afin qu’elle est le plus d’impact à Marseille. Dans la ville, le taux de chômage et les inégalités sont importants. Il y a aussi un réel manque de formation pour les populations les plus pauvres. C’est un enjeu qui se suffit à lui-même en terme d’ambition. Si on peut faire quelque chose de plus massif on le fera. Faire une plateforme à Nantes ou à Metz ne nous intéresse pas, je préfère que notre site à Marseille triple de taille dans les années à venir et que cela devienne un projet qui participe à la création d’un capital humain à Marseille. Le message est que ce n’est pas honteux d’avoir loupé son collège ou son lycée, d’autres façons existent aujourd’hui pour se former ou s’éduquer afin d’avoir des compétences professionnelles. Je pense que dans les années à venir, quel que soit le cursus d’éducation ou universitaire, il faudra retourner à l’école au cours de sa vie professionnelle afin de se reformer. L’école n’est pas réservée aux non diplômés, on veut contribuer à un mélange de population. Des gens viendront avec le bac, certains avec une ou deux années d’études et d’autres seront des personnes ayant abandonné l’école à 16 ans.
Lien utile :
> Le précédent volet de notre entretien avec Cyril Zimmermann.