Elle était arrivée à un tournant. Un de ceux qui questionnent sur le sens de son action dans la vie quotidienne. A 40 ans, l’ancienne directrice de communication de la marque de jeans Kaporal, était en pleine réflexion, lorsqu’Emmanuel Macron a tout changé. Sa nouvelle voie la voilà, l’engagement politique au nom de la cause sociale, « pour lutter contre les inégalités sociales». Se reconnaissant dans les valeurs véhiculées par En marche, la mère de famille se lance dans la bataille des législatives. Le combat s’annonce perdu d’avance. Son adversaire n’est autre qu’Yves Moraine, maire Les Républicains des 6 et 8e arrondissements de Marseille. Sauf que personne ne s’attendait à la déferlante En Marche, balayant sur son passage, dès le premier tour, le président du groupe majorité municipale « Marseille en avant », battu sur le fil (43 voix). Cathy Racon-Bouzon devient donc députée de la 5e circonscription des Bouches-du-Rhône.
Audiovisuel, téléphone portable dans les écoles, culture…
Depuis son élection il y a un an, cette « novice », selon le terme consacré des « petits bleus » du mouvement, a planché, sur les dossiers du territoire, les réformes gouvernementales… et pris ses marques. Membre de la commission des affaires culturelles et de l’éducation à l’Assemblée nationale, elle a été rapporteure du texte de loi relatif à l’encadrement de l’usage du téléphone portable à l’école, dont elle se satisfait de l’adoption. Elle a également accompagné les réflexions sur la réforme de l’audiovisuel public et poursuit ce travail au sein de la mission d’information. Parmi les évolutions, le rapprochement entre France 3 et France Bleu Provence expérimenté dans les Bouches-du-Rhône.
Si elle porte une attention particulière aux dossiers nationaux, elle à l’œil aussi sur Marseille : le remue-ménage autour du passage en délégation de service public du parking Longchamp, la polémique autour du partenariat public-privé (PPP) dans les écoles de Marseille, l’avenir de la Métropole Aix-Marseille Provence… des sujets qu’elle aborde en s’impliquant. Elle compte parmi les trois députés (avec Saïd Ahamada et Alexandra Louis) qui auditionnent les différents acteurs favorables ou hostiles au projet de PPP . Comme nous l’évoquions le 23 mai, elle porte un projet aussi en vue de la Biennale d’art contemporain Manifesta en collaboration avec le Département des Bouches-du-Rhône, et le centre Georges-Pompidou à Paris, où elle siège au conseil d’administration. Elle ambitionne également de développer un projet de « mécénat » d’un nouveau genre sur le territoire. Entretien.