Tempête en vue sur les finances de la Ville
Sur la gestion des ressources humaines tout d’abord. Le président de la chambre rappelle le constat écrit noir sur blanc dans le rapport : « La métropolisation aurait dû conduire à des mutualisations. Au lieu de ça, la masse salariale n’a cessé d’augmenter. Je rappelle qu’elle représente 60 % des dépenses de fonctionnement ! », insiste-t-il. Pour lui, la Ville de Jean-Claude Gaudin manque terriblement de rigueur : « Au moment où je vous parle, nous n’avons toujours pas obtenu le chiffre précis de personnes payées à temps plein », annonce-t-il. Ensuite, Nacer Meddah dénonce l’endettement exceptionnel de la ville qui s’élève à 1,8 milliard d’euros. A ses côtés, l’un des magistrats* calcule que « les frais financiers acquittés par Marseille sont supérieurs à tous les frais cumulés des autres grandes villes du pays ». Et la situation risque de s’aggraver dans les années à venir car « dans les deux ans à venir, elle va devoir commencer à rembourser un très gros emprunt obligataire qui va lourdement peser », ajoute-t-il.
Une attention particulière au suivi des recommandations
La chambre explique aussi pourquoi elle s’est plus particulièrement penchée sur le patrimoine de la Ville. « C’est l’un des leviers possibles pour dégager de la ressource. La Ville de Marseille se plaint régulièrement d’être pauvre et de n’avoir aucun soutien de l’Etat. Elle aurait très bien pu valoriser son patrimoine pour dégager des moyens pour réduire sa dette ou financer les écoles », estime un autre magistrat. Encore faut-il connaître l’état exact de son patrimoine car selon Nacer Meddah : « Elle n’a aucune vision précise de ce dernier, notamment pour les écoles. Dans ces conditions, difficile d’établir une stratégie efficace ». L’un des magistrats glisse même que lors de ses auditions, « la ville commençait à peine à mettre à jour le plan de ses écoles ».
Si la chambre se défend de faire un procès d’intention, elle continue oralement de dresser un portrait accablant du fonction de la mairie. Son président promet de suivre l’évolution des 28 recommandations prescrites par le rapport et donne rendez-vous dans un an pour voir le résultat. En attendant, s’il ne peut dévoiler la teneur des travaux en cours, il avoue que la chambre « va certainement être amenée à revenir sur certains sujets que nous n’avons pas abordés ici, comme la culture par exemple, avant la fin du cycle habituel des 4-5 ans ».
*La chambre régionale des comptes ne souhaite pas que le nom de ses magistrats apparaisse
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