Devancée par Algesiras, Marseille n’est plus le premier port de Méditerranée, mais compte bien le redevenir. Visant une croissance de 11%, le GPMM -Grand Port Maritime de Marseille- mise principalement sur l’essor du trafic des conteneurs, celui des vracs solides, et des passagers.
Image restaurée, fiabilité garantie, les autorités portuaires se réjouissent d’avoir vécu ces trois dernières années sans incident grave, ni la moindre grève ! Si l’Etat, l’Europe et les collectivités territoriales concernées jouent le jeu, ce grand port pourrait investir , d’ici 2018, 360 millions d’euros afin d’accroître sa compétitivité et les services offerts à ses clients. Une somme à répartir à peu près à égalité entre Fos et les quatre cents hectares du secteur littoral marseillais. Ici, l’an prochain, la forme de réparation numéro 10 deviendra la plus grande d’Europe, avec son gigantesque bateau-porte. Une fosse en bord de mer capable d’accueillir des navires de plus de 300m de long !
Pas touche au J1
Toujours du côté de Saumaty, la passe Nord devrait être agrandie entre 2015 et 2017. Cette année-là, le terminal ferroviaire de Mourepiane permettra de charger ou décharger des trains longs de 850 m. D’autres aménagements sont programmés entre Joliette-Arenc et les caps Pinède ou Janet… Il s’agit d’offrir plus de souplesse et de fluidité aux passagers venant de Corse et du Maghreb, ou s’y rendant. Le tant convoité hangar J1, entre les Terrasses et le MuCEM, reste l’entière propriété du port, qui débat de son avenir avec la mairie.
En dépit des incertitudes pesant sur l’avenir de la SNCM, le Port tient à répéter que la desserte corse ne migrera ni à Toulon ni à Nice. L’ancrage de l’Ile de beauté est fixé ici depuis un siècle et demi, et y restera.
A Fos, reprise du trafic des conteneurs, éolien flottant
A l’Ouest, où parviennent à accoster les plus gros vaisseaux, la quantité de boîtes “Équivalent Vingt Pieds”, dans le jargon des professionnels, pourrait croître de 30% entre 2014 et 2018. Ici encore, le multimodal sera renforcé, articulant au plus serré le rail et la route, le fluvial et le maritime. Autant d’outils donnant au GPMM la possibilité de rivaliser avec Rotterdam, afin de conquérir des parts de marché, en direction de Lyon, de la Suissse ou de l’Autriche, voire du sud de l’Allemagne.
Non loin de là, après de premières expériences en 2016, des éoliennes flottantes feront démonstration de leurs vertus en 2017. Il est prévu d’en installer 13 à 17 km de l’embouchure du Rhône. Très en avance sur la législation européenne dans ce domaine, les navires à quai économiseront du carburant en se branchant sur l’électricité terrestre. Transition énergétique oblige, l’une des marchandises en plus fort déclin, ce sont les hydrocarbures, et autres produits a raffiner… en revanche, l’afflux de gaz naturel serait en forte croissance, et appelé a un bel avenir.