Au cœur de ces 3e Rencontres de la Finance Verte, organisées par Gomet’ vendredi 21 novembre (lire notre précédent article) quatre partenaires majeurs, fidèles du rendez-vous, ont illustré la montée en puissance d’une finance ancrée dans les territoires, tournée vers l’innovation et déterminée à jouer un rôle structurant dans la transition écologique.
CIC Lyonnaise de Banque : un modèle où performance financière et utilité sociale ne s’opposent plus
Accueillant l’événement dans les murs historiques de l’ancienne Banque Bonnasse, transformée en hub d’innovation, Mylène Jacquet, responsable RSE au CIC Lyonnaise de Banque, a rappelé que le CIC a été le premier groupe bancaire labellisé « entreprise à mission ». Un engagement qui s’est matérialisé en 2023 par une innovation majeure : le dividende sociétal. « Chaque année, 15 % de notre résultat net est consacré au financement de projets à impact, pour lutter contre le réchauffement climatique et contre les inégalités sociales », souligne-t-elle.

Cet engagement se décline en mécénat, en investissement à impact et en tarification inclusive. Une approche globale qui traduit une volonté : inscrire durablement les valeurs de solidarité et d’utilité sociale au cœur d’un modèle où performance financière et utilité sociale ne s’opposent plus. « C’est d’abord un élément de fierté pour nos collaborateurs mais surtout, quelque chose qu’on ancre dans notre modèle d’affaires », souligne encore Mylène Jacquet.
Crédit Agricole Alpes Provence : une logique de partenariat, pensée pour lever les freins financiers et opérationnels
Partenaire historique de la rencontre, le Crédit Agricole Alpes Provence rappelle que la transition énergétique n’est pas un slogan mais un chantier permanent. Le groupe, via Crédit Agricole Transition & Énergies, déploie des solutions nouvelles et est aujourd’hui capable de vendre de l’énergie verte au plus proche des territoires, de proposer des solutions d’autoconsommation pour les collectivités ou encore d’accompagnement des acteurs locaux dans leur adaptation réglementaire.

« Le Crédit Agricole est historiquement le premier financeur privé des énergies vertes », rappelle Corinne Vérot, chief impact officer. La caisse régionale innove également avec une joint-venture dédiée aux renouvelables, permettant à des entreprises ou agriculteurs d’équiper leurs sites en infrastructures solaires sans assumer seuls la charge d’investissement. Une logique de partenariat, pensée pour lever les freins financiers et opérationnels.
Banque des Territoires : « Oui, il y a un backlash, mais nous ne reculerons pas »
Dans une région particulièrement vulnérable aux sécheresses, inondations et incendies, la Banque des Territoires affirme une ligne claire : accélérer, ne pas reculer. « Agir maintenant, c’est économiser pour demain », souligne Ismaël Ouanes, directeur territorial innovation, incubation, ESS, alors que la facture assurantielle liée au dérèglement climatique « devrait doubler d’ici 2050 ».

Dans ce contexte, la Banque des Territoires annonce relever son plafond d’engagement pour la transition à 130 milliards d’euros à l’horizon de 2028. Plus de 40 milliards ont déjà été engagés dans la décarbonation industrielle, la rénovation énergétique et les renouvelables. En région sud, l’action est concrète : près de deux milliards d’euros investis en 2024 dans des projets d’eau, de déchets, de transport ou encore les lignes ferroviaires Marseille–Nice. « Nous resterons un partenaire fiable. Oui, il y a un backlash, mais nous ne reculerons pas », martèle Ismaël Ouanes.
Smalt Capital : « La finance durable ne se limite pas au verdissement des actifs »
Directrice du développement chez Smalt Capital, investisseur de long terme, Raïssa Brian rappelle que Smalt Capital investit depuis vingt ans dans les industries, startups et PME de secteurs stratégiques – biotech, deeptech, énergie, mais aussi défense et sécurité. « La finance durable ne se limite pas au verdissement des actifs », affirme-t-elle.

Sur le terrain des énergies renouvelables, Smalt Capital a créé depuis 2022 un pôle dédié pour accompagner les petits développeurs photovoltaïques. Une filière qui dépend encore majoritairement des panneaux chinois mais qui n’invalide pas la vertu de ces investissements, pour Raïssa Brian : « Investir dans le renouvelable, c’est renforcer le mix énergétique français et réduire la dépendance aux fossiles », explique-t-elle. Et d’insister sur les effets locaux : emplois, infrastructures de production, soutien aux territoires ruraux.
Avant de conclure par un triple appel, qui résument bien les débats qui ont jalonnés ces 3es Rencontres de la Finance Verte : « Soyons ambitieux. Soyons audacieux. Soyons solidaires. »
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