Depuis le départ, Marseille est un territoire prioritaire pour le déploiement de la 5G chez Orange. En 2018, elle est la troisième ville du pays (après Lille et Douai) où l’opérateur teste le déploiement de cette nouvelle technologie promettant une connexion ultra-rapide aux utilisateurs d’appareils mobiles. « Très rapidement, on a vu le potentiel de ce nouveau standard. Avec la 4G, on est passé du noir et blanc à la couleur. Aujourd’hui, avec la 5G, on arrive à la 4K », explique Fabien Finucci, le délégué régional Marseille Provence d’Orange. La 5G est commercialisée depuis un an sur la cité phocéenne et les utilisateurs commencent à entrevoir les nouvelles capacités qui s’offrent à eux.
Un débit dix fois plus rapide que la 4G
Pour les abonnés, le changement le plus évident est la rapidité des échanges de données. A terme, le débit promet d’être entre dix et vingt fois plus rapide que pour la 4G. Mais pour l’instant, le réseau n’est pas encore au maximum de ses capacités. Selon l’Arcep, l’autorité de régulation des communications, le débit du réseau 5G d’Orange culmine en moyenne à 142 Mb/s contre 47 Mb/s pour la 4G, soit une performance déjà trois fois supérieur. De plus, Orange affiche les meilleurs résultats devant ses trois concurrents SFR (84 Mb/s), Bouygues (71 Mb/s) et Free (31 Mb/s).
Pour atteindre ces performances, l’opérateur mise sur la bande 3,5 Ghz, « la bande cœur de la 5G », explique Fabien Finucci. « Elle est la seule à offrir une connexion ultra haut-débit sur de longues distances », précise-t-il. Certains de ses concurrents adoptent une stratégie différente. Par exemple, les sites de Free sont en grande majorité équipés de bandes 700 Mhz, les mêmes que celles utilisées pour la 4G. Aussi, l’Arcep pointe les mauvais résultats de son réseau. Le débit moyen de sa 4G (39 Mb/s) étant même meilleur que celui de sa 5G (31 Mb/s). Pour leur part, Bouygues et SFR s’appuient autant sur la bande 3,5 Ghz que sur une bande intermédiaire à 1,8 Ghz.
Grâce à l’augmentation du débit descendant, il est désormais possible de télécharger des films en full HD en quelques secondes contre quelques minutes avec la 4G. Et les temps de téléchargement vont encore se réduire avec le déploiement progressif du réseau 5G. A terme, Orange évoque un débit potentiel de 700 Mb/s, soit quatre fois mieux que les résultats actuels.
Un temps de latence quasi inexistant
Le deuxième changement de la 5G, « sans doute le plus important », selon Fabien Finucci, est la réduction du temps de latence, c’est-à-dire la durée que met un signal à traverser un réseau mobile. Pour la 4G, il varie entre 30 et 40 ms environ. « C’est rapide mais cette demi-seconde de décalage interdit l’utilisation de certaines applications comme la téléchirurgie, les véhicules connectés ou certains jeux en ligne où la réactivité est primordial », explique le délégué régional d’Orange. La 5G fait tomber ce temps de latence au niveau d’une milliseconde seulement, « plus rapide que l’être humain », ouvrant la voie à de nouveaux usages pour les appareils mobiles.
Une technologie économe adaptée aux objects connectés
La 5G présente également le gros avantage d’être très économe en énergie. Cette technologie permet de cibler de manière bien plus efficace les utilisateurs, évitant ainsi les déperditions d’énergie. « Cette faible consommation permet ainsi de répondre aux besoins des objets connectés en plein boom. La 4G peut le faire mais elle a besoin d’être alimentée. Si on doit changer les piles d’un objet connecté toutes les semaines, ça perd tout son sens. La 5G a été pensée dès le début pour avoir une consommation extrêmement faible », assure Fabien Finucci. Orange estime qu’à terme avec la 5G il sera possible de connecter un million d’objet au kilomètre carré. Ces fonctionnalités très intéressantes notamment pour les entreprises sont appelés à progresser encore dans les années à venir. Il existe notamment une autre bande fréquence à 26 Ghz qui va bientôt être lancée. Orange compte l’utiliser pour proposer une connexion ultra-rapide aux industriels. « Elle permettra d’avoir un débit encore bien plus important que la bande à 3,5 Ghz mais elle émettra sur quelques centaines de mètres », précise Fabien Finucci.
La 4G profite de l’arrivée de la 5G
La 5G n’annonce pas pour autant la fin des autres réseaux. Aujourd’hui, la 4G est encore très fortement utilisée. Elle reste majoritaire et progresse encore. Le trafic sur le réseau 4G augmente environ de 40% par an notamment à cause de la vidéo. Aussi, les bandes de fréquence de la 4G arrivent à saturation. L’arrivée de la 5G doit donc permettre de désengorger les bandes de la 4G pour améliorer l’expérience des utilisateurs.