Mercredi 12 novembre, Gomet’ a investi le campus de Centrale Méditerranée, pour une nouvelle édition de « Question Centrale » consacrée cette fois à la défense et à l’industrie aéronautique en région Sud. Dans l’amphithéâtre Joule, la table-ronde « Les opportunités métiers » met en lumière un secteur stratégique qui recrute massivement. Dans une école d’ingénieurs, le cadre n’est pas anodin : c’est ici que se forment les profils les plus recherchés par un secteur en pleine expansion.

« Les forces armées recrutent plus de 25 000 personnes chaque année, dont 2 000 officiers issus d’écoles d’ingénieurs », expose le commandant Matthieu Danielou, chef du Centre d’information et de recrutement des forces armées de Marseille.
Pour lui, rejoindre l’armée, c’est acquérir une expérience solide dès la sortie d’école. « On reproche souvent aux jeunes diplômés de manquer d’expérience. Venez la chercher chez nous, on vous la donne », motive-t-il. Le commandant insiste aussi sur la mixité : « Tous les postes sont ouverts à 100 % aux femmes, y compris dans les sous-marins. »

Les alumnis de Centrale venus présenter les opportunités métiers aux futurs ingénieurs
Autour de lui, trois anciens élèves de Centrale, aujourd’hui cadres dans les grandes entreprises de la défense, détaillent les débouchés de l’industrie. Chez Dassault Aviation, Valentin Aubin-Didier travaille comme responsable IA et big data pour les essais en vol de Dassault sur la base aérienne d’Istres.
L’entreprise, présente dans la région avec ses activités liées notamment aux Rafale et aux jets Falcon, recherche des ingénieurs systèmes, data et IA. « Nous avons des besoins très forts dans la gestion des données de vol, la modélisation, la validation système, mais aussi la logistique et l’informatique », explique-t-il. Il rappelle aussi que Dassault reste une entreprise dual civil-militaire, un équilibre qui offre une diversité de missions rares : « L’innovation technologique est la même, qu’on conçoive un jet privé ou un avion de combat. »
Chez Naval Group, la dynamique est tout aussi soutenue. Le groupe, leader européen du naval de défense, compte 17 000 collaborateurs, dont 4 500 en région Sud sur Toulon. « Nous embauchons 1 400 personnes par an, principalement des ingénieurs en informatique, systèmes complexes et cybersécurité », précise Xavier Caux, directeur des ventes drones et systèmes sous-marins. Le groupe investit dans la création de deux nouveaux pôles dans la région : un pôle drones à La Londe d’ici 2027/2028, et un pôle ingénierie logicielle à Ollioules actuellement en cours.

« On a besoin d’experts dans tous les domaines »
Même constat chez Thales, acteur incontournable des technologies de défense, présent dans le Sud à La Ciotat, Gémenos, Cannes et Sophia Antipolis. Mathias Gaimard, directeur de programme systèmes sous-marins, y supervise des projets d’ingénierie complexes. « Thales, c’est 43 000 collaborateurs, dont 40 000 en France. Nos besoins couvrent l’ensemble des métiers de l’ingénierie – mécanique, électronique, logiciel, data. Mais le savoir-être compte autant que le savoir-faire : la capacité à communiquer, à collaborer, à travailler en réseau est essentielle. » Il ajoute que le groupe participe à plusieurs projets européens d’innovation, financés par le Fonds européen de défense, signe de l’ancrage international du secteur.
« On a besoin d’experts dans tous les domaines », résume finalement Mathias Gaimard. Et pour le commandant Danielou : « Nos portes sont ouvertes. Les ingénieurs sont essentiels à la défense de demain. »

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